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ARmorial Monumental du Moyen-Âge
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Montbrison, Porte d’Écotay

 

Capitale politique du Forez et centre du pouvoir comtal, Montbrison fait l’objet d’une vaste campagne de réappropriation symbolique après l’union de Louis II de Bourbon et d’Anne-Dauphine en 1371, scellant l’intégration du comté de Forez aux territoires de la principauté bourbonnaise. Les fortifications de la ville datent de cette période ducale : elles sont envisagées dès le règne du duc Louis II († 1410) aux suites des incursions anglaises, mais ne se concrétisent que sous la supervision de la duchesse Marie de Berry († 1434), qui autorise le départ des travaux en 1428, lesquels se poursuivent pendant près d’une décennie, jusqu’en 1437 (Mathevot 2011, p. 78). La porte d’Écotay fut abattue avec une grande partie des remparts en 1792 (Mathevot 2011, p. 78). Quelques représentations médiévales et modernes de la ville nous permettent néanmoins d’en connaitre l’apparence et la disposition générale. Située au sud-ouest de la ville, la porte d’Écotay est discrètement représentée sur une miniature montrant Montbrison dans l’Armorial de Guillaume Revel (Paris, BnF, ms. Fr. 22297, f. 437) ainsi que sur une vue de la ville, datant de 1732, actuellement conservée à la Bibliothèque de La Diana, où l’on y distingue la présence d’un décor sculpté.

La ville de Montbrison, détail de la porte d’Ecotay (supposément). Bnf, ms. Fr. 22297, Armorial Revel, p. 437 (© Gallica).

Bien que le dessin ne soit pas assez précis pour nous permettre d’identifier le contenu de ce décor, la légende de l’illustration indique la présence à cet endroit d’une « pierre de taille dans laquelle sont gravées les armes du Chapitre » (armoirie 1) (Renon 1847, p. 296). Les armoiries en question – celles du chapitre de la collégiale Notre-Dame d’Espérance – sont documentées comme étant de gueules au dauphin d’or, semé de fleurs de lis du même (ibid., pl. X). Bien que les armoiries ducales étaient représentées sur les quatre autres portes monumentales de la ville (celles de la Madeleine, de la Croix, de Moingt et de Saint-Jean), elles ne semblent pas avoir figurées sur la porte d’Écotay. Cette absence s’explique par le contexte de création de la porte, vraisemblablement réalisée par le chapitre de la ville lui-même. Dans la charte de clôture de la ville de 1428, la duchesse Marie de Berry précise en effet que le chapitre est autorisé à « faire la cinquieme porte » de la ville « pour aller en leurs terres et poffeffions du Bouchet et d’Ecoftay » (La Mure 1868, t. 3, p. 193). Destinée à l’usage du chapitre et probablement réalisée à leur frais, cette cinquième porte pouvait donc vraisemblablement s’émanciper des armoiries princières et faire figurer les armes capitulaires seules. La possibilité de l’existence d’un décor aux armes ducales ne doit cependant pas être totalement écartée : la légende accompagnant la vue de la ville précise en effet que la porte d’Écotay était déjà – soixante ans avant sa destruction en 1792 – « réduite en porte quarrée ». Des éléments de décor avaient donc déjà pu disparaitre à l’occasion de cette première « réduction ».

 

Auteur : Antoine Robin

Pour citer cet article

Antoine Robin, Montbrison, Porte d’Écotay, https://armma.saprat.fr/monument/montbrison-porte-decotay/, consulté le 26/04/2024.

 

Bibliographie sources

Renon François, Chronique de Notre-Dame d’Espérance de Montbrison ou Etude historique et archéologique sur cette église depuis son origine (1212) jusqu’à nos jours, Roanne 1847.

La Mure Jean-Marie de, Histoire des ducs de Bourbon et des comtes de Forez, en forme d’annales, sur preuves authentiques, Paris 1868.

Bibliographie études

Mathevot Christophe, « Montbrison », dans P-Y. Laffont (dir.), L’armorial de Guillaume Revel, Lyon 2011, p. 78-90.

Photographies du monument

Armoiries répertoriées dans ce monument

Montbrison, Porte d’Écotay. Armoirie Chapitre de Montbrison (armoirie 1)

(De gueules semé de fleurs de lis d’or, au dauphin du même).

  • Attribution : Chapitre de Montbrison
  • Position : Extérieur
  • Pièce / Partie de l'édifice : Façade
  • Emplacement précis : Mur
  • Support armorié : Pierre sculptée
  • Structure actuelle de conservation : Pièce disparue
  • Technique : Relief en pierre
  • Période : 1426-1450 ; 1451-1475 ; 1476-1500 ; 1501-1525 ; 1526-1550 ; 1551-1600 ; 1601-1700 ; 1701-1800
  • Dans le monument : Montbrison, Porte d’Écotay

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