Sanxay, maison (15, Grande rue)

Tout au long de la route qui traversait de part à par le bourg de Sanxay, au début du XVIe siècle furent construites quelques maisons de prestige, dont les façades sont ornées par des éléments sculptés d’intérêt. Située au numéro 15 de Grande rue, cette maison présente au première étage deux baies de grandes dimensions, à l’origine avec des meneaux en croix.

Maison début XVIe siècle. Sanxay, 15 grand'rue.

Maison début XVIe siècle. Sanxay, 15 Grande rue.

Leurs cadres, à moulures prismatiques, sont richement décorés avec des motifs végétaux auxquels se mélangent des figures animales – voir le chien qui mord un os sur le rebord de la fenêtre de gauche ou celui qui joue de la cornemuse sur la fenêtre de droite, surmontée par un joli gable fleuri – ou anthropomorphes (tels les anges sur la fenêtre de droite ou celui, tenant un phylactère, placé presqu’au centre de la façade). Déjà datée au XVe siècle (Crozet 1971-1972, pl. 2 fig. 5, pl. 5, fig. 20), cette maison semblerait plus plausiblement à placer à tout début du XVIe siècle.

Les quelques fragments du décor héraldique qui jadis encadrée la porte d’entrée de l’édifice confirment cette chronologie. Notamment, le montant de droite terminait dans la figure d’un ange descendant du ciel, les jambes repliées à l’arrière, tenant un grand bouclier qui, selon un usage très répandu, portait de toute évidence les armes du propriétaire de l’immeuble (armoirie 1). De l’autre coté, une figure jumelle, qui malheureusement a été arrachée, aurait pu doubler le message emblématique. La surface de l’écusson conservé a été soigneusement grattée et il est donc impossible de retrouver des traces de l’armoirie qui y avait été représentée.

Maison début XVIe siècle, détail de l'ange tenant un écu sculpté sur le cadre de la porte d'entrée. Sanxay, 15 Grand'rue.

Ange tenant un écu. Sanxay, 15 Grande rue.

Pourtant, la forme de l’écu à tête de cheval (ou de chanfrein) offre un bon indicateur chronologique : si cette forme est en effet très commune en Italie dès le début du XVe siècle, dans notre région demeure plutôt rare. Elle apparaît dans quelques édifices de la première Renaissance, commandités par des personnages de premiers rang, tels l’Hôtel d’Estissac (doyenné Saint-Hilaire) à Poitiers ou le clocher de l’abbaye de Ligugé. Une datation au premier quart du XVIe siècle semblerait pourtant convenir même au décor de la maison de Sanxay qui, d’ailleurs, trouve une correspondance presque spéculaire dans l’édifice situé sur l’autre coté de la rue, quelques mètres plus avant.

Auteur : Matteo Ferrari

ArmmA

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