L’Isle-Jourdain, maison (4, avenue Marcel Giraud)

Construite dans la partie occidentale du bourg, sur l’actuelle avenue Marcel Giraud, cette maison présente encore, en dépit de son état de conservation précaire, des éléments architecturaux d’intérêt, propres à une habitation bourgeoise de haut rang. C’est le cas de grandes fenêtres ouvertes en façade au premier étage. Elles sont caractérisées par un décor plutôt fin, que l’usure du temps n’a pas totalement effacé.

Maison XVe siècle. L’Isle-Jourdain, 4 avenue Marcel Giraud.

Sur la gauche, une baie rectangulaire, dotée d’un cadre mouluré, repose sur une base ornée aux extrémités de deux têtes humaines et, au centre, d’un écusson en relief (armoirie 1). Nous pouvons imaginer que cet écu, déjà interprété comme un simple élément ornemental (Laverret 2007, p. 64), portait à l’origine les armes du propriétaire de l’immeuble, probablement peintes. Des écussons de petite taille comme celui-ci sont en effet fréquents dans l’ornementation des maisons bourgeoises de la région entre le XVe et le XVIe siècle et leur emplacement, toujours sur les façades et dans des points bien visibles, laisse croire qu’ils étaient chargés d’une fonction emblématique (voir l’Hôtel Fumé à Poitiers ou l’Hôtel de la Prévôté à Civray).

Si cette fenêtre pourrait dater du XVIe siècle avancé, la baie ouverte dans la partie droite de la maison semble légèrement plus ancienne. L’aspect archaïsant des accolades et de la rosace en fleur placée au milieu de l’architrave pourrait être cependant trompeuse. Les écussons sculptés au centre des gâbles (armoiries 2, 3) – tous les deux grattés et illisibles – présentent en effet une forme allongée associée à une pointe arrondie que l’on rencontre difficilement avant le début du XVIe siècle. Nous remarquerons que l’écu de gauche est soutenu par un oiseau et un serpent, tandis que celui de droite est tenu par deux oiseaux.

Auteur : Matteo Ferrari

Armoiries répertoriées dans ce monument