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ARmorial Monumental du Moyen-Âge
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Bazoges-en-Pareds, château

 

Le château de Bazoges-en-Pareds est un ancien ensemble castral, dont une grande partie des éléments a disparu. Seuls le donjon, une fuie et un porche du XVIe siècle, ainsi que l’église paroissiale, autrefois incluse dans la forteresse, sont conservés. S’il n’est pas question de « place-forte » ou « forteresse » dans les textes avant le milieu du XIVe siècle, plusieurs éléments, en particulier certains intégrés dans les courtines, sont antérieurs à cette période (Blomme 1993, p. 59 ; Guillemaut 2016, p. 4). De fait, il semble probable qu’il existe un château à cet emplacement depuis le XIe siècle, époque où Thibaut Luneau, premier seigneur de Bazoges connu, apparaît dans les sources (Brusseau 2020, p. 32).

Vue générale du château de Bazoges (côté sud) avec, de gauche à droite : la fuie, le donjon et le clocher de l’église.

Les Luneau se succèdent comme seigneurs de Bazoges jusque vers 1365-1370, lorsque le dernier d’entre eux meurt sans enfant. La place passe alors, par le mariage de Marie Luneau (v. 1350-1422), nièce du dernier seigneur, aux mains de Jean Girard (v. 1350-1409). Maire de La Rochelle à quatre reprises, personnage influent de la région, Jehan Girard reçoit l’autorisation de fortifier sa place en 1380 (Paris, AN, R1 203). C’est vraisemblablement à la suite de cette autorisation de fortifier qu’est construit le donjon du château, peut-être sur une base plus ancienne.

C. Brusseau, Le château de Bazoges dans la seconde moitié du XVIe siècle (d’après les éléments conservés sur site).

À Jehan succède son fils, Regnault Girard (v. 1375-1463), maître d’hôtel et ambassadeur du roi Charles VII. S’il n’apporte pas de modifications à Bazoges, Regnault lance en revanche la construction de la Tour de Moricq (Angles, Vendée). En 1472, le petit-fils de Regnault, Jean II Girard (v. 1445-1479) reçoit une nouvelle autorisation de fortifier la place de Bazoges (Tisseau 1948, p. 131). Il lance alors des travaux touchant en particulier à l’église paroissiale : construction d’une nouvelle chapelle, d’une nouvelle nef et d’un nouveau chœur (Brusseau 2020). Enfin, dans les années 1530, Jean III Girard (v. 1505-1563) et son épouse Valentine Lorfevre (alias L’Orfevre, L’Orphevre) († v. 1580) font ériger un porche de style renaissant, qui portait sans doute un décor héraldique sur son fronton (l’emplacement en est visible, mais le décor lui-même a disparu) (armoirie 1), ainsi qu’une fuie dans les jardins au sud de la forteresse.

Le 1er février 1563, Jean Girard meurt assassiné, ne laissant que trois filles. Bazoges change alors une nouvelle fois de famille seigneuriale, avec l’arrivée de Charles Poussard (1504-1584), seigneur de Fors et du Vigean, un protestant proche du roi de Navarre. Dès lors, les Poussard puis leurs successeurs (les Baudéan entre 1680 et 1769, les Carré jusqu’en 1859) ne résident plus dans la forteresse médiévale, qui se dégrade. De nouveaux bâtiments sont construits dans les cours tout au long de l’époque moderne et jusque dans les années 1960, tandis que les murs de l’enceinte tombent en ruine avant d’être presque complètement rasés après-guerre. Racheté par la mairie de Bazoges-en-Pareds en 1989, le donjon fait alors l’objet d’une intense campagne de restauration jusqu’en 1994, mais celle-ci épargne la plupart des murs et des cheminées, où se concentrent la totalité des décors héraldiques du bâtiment. De même, la fuie n’a jamais été restaurée à notre connaissance et ses décors sont donc ceux d’origine. En revanche, l’église, fortement abîmée pendant la période révolutionnaire connaît une série de travaux de restauration tout au long du XIXe siècle, jusqu’à une dernière campagne en 1958-1962 (Bazoges-en-Pareds, AM).

En dehors du donjon et de l’église, le château conserve deux autres éléments armoriés situés sur la fuie (colombier).

 

Auteur : Clément Brusseau

Pour citer cet article

Clément Brusseau, Bazoges-en-Pareds, château, https://armma.saprat.fr/monument/bazoges-en-pareds-chateau/, consulté le 16/10/2024.

 

Bibliographie sources

Poitiers, AD 86, C 507.

Paris, AN, R1 301.

Bibliographie études

Blomme, Yves, « Bazoges-en-Pareds », Poitou gothique, Paris 1993, p. 58-63.

Brusseau, Clément, Bazoges-en-Pareds : une seigneurie poitevine au Moyen Âge (xie-xvie siècle), mémoire de Master 1,dir. Martin Aurell, Université de Poitiers, 2020.

Guillemaut, Caroline, Étude archéologique : donjon de Bazoges-en-Pareds, Nantes 2016.

Tisseau, Paul-Henri, « Bazoges-en-Pareds : ses seigneurs, son château, son histoire », Revue du Bas-Poitou, 61, 1948, p. 123-139 et p. 163-186.

Bazoges-en-Pareds, AM, Van Berleere-Liner, Geneviève, Bazoges-en-Pareds : 6 000 ans d’histoire, manuscrit inédit, 1995.

 

Photographies du monument

Armoiries répertoriées dans ce monument

Bazoges-en-Pareds, château. Armoirie 1 (armoirie perdue)

Armoirie perdue.

  • Attribution : Armoirie inconnue ; Armoirie perdue
  • Position : Extérieur
  • Pièce / Partie de l'édifice : Porche
  • Emplacement précis : Fronton ; Portail
  • Support armorié : Inconnu
  • Structure actuelle de conservation : Pièce disparue
  • Technique : Inconnue
  • Période : 1526-1550 ; Datation inconnue
  • Dans le monument : Bazoges-en-Pareds, château

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