Poitiers, église Notre-Dame la Grande (chapelle Fresneau)

La deuxième chapelle ouverte sur le bas côté nord de l’église Notre-Dame-la-Grande de Poitiers fut commanditée par Louis Fresneau († 1541), chantre et chanoine de la dite église (Camus, Andrault-Schmitt 2002, p. 52). Sa construction débuta le 1^er mars 1531, comme l’attestait une inscription, perdue mais documentée par dom Fonteneau :

Poitiers, Notre-Dame-la-Grande, chapelle Fresneau.

« en ce mo(n)stier fort devot et ta(n)t beau / ceste chapelle ainsi par bo(n)ne guise / a fait bastir maistre Loys Fresneau / chantre et chanoine ne la présente église / le premier jour de mars fut entreprise / mil cinq cents trente et de deux la moitié / de Notre Dame a tiltre de pitié / son corps y gist qui mourut l’a(n) quare(n) / mil et cinq cens paya(n)t a Dieu la rente / que lui devons, le penultième jour / du moys janvier en vieillesse appare(n)te. / Prions a Dieu le mectre en son séjour. / Amen : Longuemar 1863, p. 274 ; Crozet 1942, n. 861, p. 228).

Les travaux de l’édifice, construit « opere magnifico eleganti et splendido », furent probablement achevée avant 1538 quand Louis Fresneau y fonda trois messes par semaine, versant au chapitre la somme d’argent nécessaire (Crozet 1942, n. 861, p. 228 ; Camus, Andrault-Schmitt 2002, p. 31). Déjà en 1544 des interventions de manutention furent entreprises, pour remplacer notamment des panneaux de son vitrail probablement endommagés (Crozet 1942, num. 879, p. 234).

L’armoirie du patron est sculptée en saillie au milieu de l’arcade en anse de panier qui marque l’accès à la chapelle (armoirie 1a), entourée par des rubans entrelacés derrière l’écu en forme de chanfrein.

L’armoirie appartiendrait donc aux Fresneau dont les armes ne sont toutefois autrement documentées (Nouvel armorial 2007, p. 297 ; la famille de la Fresnay, en Anjou, portait de gueules à deux fasces d’argent accompagnées de huit merlettes de même). Les mêmes armes sont sculptées à l’extérieur de la chapelle dans un écu placé au milieu du tympan du mur pignon nord et protégé par un larmier soutenu par deux colonnettes en forme de balustre (armoirie 1b). L’armoirie, elle aussi en forme de chanfrein, est posée sur un bâton qui devait représenter la fonction de chantre du commanditaire de la chapelle, qui fut ici enterré à sa mort.

Auteur : Matteo Ferrari

Bibliographie études

A. de Longuemar, « Epigraphie du Haut-Poitou », dans Mémoires de la Société des Antiquaires de l’Ouest, s. 1^ère, 28, 1863, p. 43-399.

R. Crozet, Textes et documents relatifs à l’histoire des arts en Poitou (Moyen âge – Début de la Renaissance), Poitiers 1942.

Société héraldique pictave (dir.), Nouvel armorial Poitevin, Aunis, Saintonge, s.l. 2007.

Armoiries répertoriées dans ce monument