Celle-Lévescault (Laveau), maison

Présent sur le plan cadastral de 1836 (Poitiers, Archives départementales, Cadastre napoléonien, 4P 515/H4), l’ensemble d’édifices formant le lieu-dit de Laveau (ou Lavau), dans la commune de Celle l’Evescalut, constituerait le reste d’un ancien château ayant appartenu à la famille de Venault depuis son origine (Le patrimoine des communes 2002, I, p. 458). Le logis, daté du XVIIIe siècle, est flanqué par une chapelle du XIXe siècle, et deux bâtiments agricoles, de datation incertaine, bornent la cour sur deux cotés (Alonso-Motillon, Cornuau-Aguile 2002, p. 62). L’armoirie de la famille serait identifiable dans l’écu en relief sculpté sur le linteau d’une porte du bâtiment qui longe la cour sur le coté est (armorie 1). Le bouclier armorié est placé au centre du petit tympan formé par une double accolade au-dessus de la porte et il est traversé par le cadre, à profil plat, délimitant le linteau dans sa partie inférieure.

Celle-l’Evescault (Laveau), ferme, détail de la porte en accolade avec armoirie

Bien que la composition héraldique en résulte par conséquent altérée, il est quand même facile de reconstruire l’aspect correct de l’armoirie représentée : un chevron accompagné par trois éstoiles disposées deux et une. Selon la lecture habituelle il s’agirait des armes des Venault (Alonso-Motillon, Cornuau-Aguile 2002, p. 62; Le patrimoine des communes 2002, I, p. 458). Toutefois, d’après les armoriaux, ils portaient « d’argent à un chevron de gueules, accompagné de trois vanneaux ou vanettes de même, deux en chef et un en pointe », comme l’on trouve dans l’Armorial général de France dressé par Charles d’Hozier en 1697-1709 (Hozier 1887, I, p. 51). Bien qu’elle aurait pu être modifiée, l’armoirie des Venault était donc caractérisée par la présence des vanneaux – des coquilles dont le nom évoque celui de la famille – et non par des étoiles rayonnantes de six rais (définies éstoiles dans le vocabulaire héraldique).

Même si cette figure était plutôt courante dans l’héraldique régionale (Gouget 1866), elle ne semble pas avoir été utilisée dans l’association qu’on trouve sur le linteau de Laveau. Les Perefxe et les Rabault, par exemple, portaient un chevron accompagné par deux éstoiles en chef et une rose en pointe (Gouget 1866, p. 227, 228), tandis que les Regault, seigneur de Traversay près de Gençay, associé l’armoirie visible à Laveau à une bordure dentelée de gueules (ibid., p. 229). Il est donc probable que le portail, inscrit aux Monuments Historiques par arrêté du 17 avril 1935, soit un remploi provenant d’un autre édifice de la zone. D’ailleurs, la porte en accolade sur le front septentrional du même bâtiment semble avoir été assemblée avec des éléments de provenances différentes.

Auteur : Matteo Ferrari

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