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ARmorial Monumental du Moyen-Âge
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Vic-Le-Comte, Palais des Comtes d’Auvergne

 

Autrefois situé au cœur de la ville de Vic-le-Comte, le palais des comtes d’Auvergne avait fait l’objet de plusieurs campagnes de construction au XIVe et XVe siècles, entre les règnes de Bertrand IV de La Tour et de Jean de Berry, puis au début du XVIe siècle, sous l’impulsion du duc John Stuart et de la duchesse Anne de La Tour d’Auvergne. Si presque plus rien ne subsiste aujourd’hui de cet édifice, sinon la Sainte-Chapelle du palais et les maigres vestiges d’une porte monumentale, inscrite aux Monuments Historique en 1963 (base POP), plusieurs sources nous permettent de reconstituer partiellement son décor héraldique, autrefois abondant.

Les rares représentations anciennes du palais sont lacunaires et ne donnent que peu de détails sur son ornementation extérieure. Une vue réalisée en 1552, montrant le château accompagné de sa nouvelle Sainte-Chapelle, le représente avec plusieurs enseignes armoriées et un faitage fleurdelisé, dominant la plus haute tour (Paris, Bibliothèque de l’Arsenal, ms. 4264, f. 2 ; Coombs 2017, p. 182). Les étendards sont dessinés avec imprécision mais semblent montrer trois besants, possible référence aux armes de Boulogne, titre possédé par la famille des comtes d’Auvergne depuis la seconde moitié du XIIIe siècle.

Le décor héraldique de l’intérieur de l’édifice est en revanche mieux connu. Une correspondance, datée de 1703, entre Emmanuel-Théodose de La Tour, cardinal de Bouillon († 1715), et le lieutenant Dominique Mantaigue, documente en effet l’existence de quatre cheminées armoriées, dont trois situées à l’intérieur de la « grande salle ». Le premier écu mentionné et reproduit par Mantaigue était situé sur la cheminée  « du bout » de cet espace et représentait les pleines armes d’Auvergne (armoirie 1) (Paris, BnF, ms. Baluze 199, f. 93r). Le deuxième, situé « sur la cheminée du costé, regardant la campagne » était aux pleines armes de Berry (armoirie 2). Le troisième était « sur le manteau de la 3eme cheminee qui est du costé regardant la ville de Vic-le-Comte » et arborait les armes mi-parties de Berry et d’Auvergne (armoirie 3). Ces trois premiers écus peuvent être attribués avec certitude au mécénat du duc Jean de Berry et de sa seconde épouse, Jeanne II d’Auvergne, et ont donc dû être réalisés entre 1389 (date de leur mariage) et 1416 (date de décès du duc de Berry). Ces décors s’inscrivent d’ailleurs avec cohérence dans les pratiques héraldiques connues du duc qui marquait de ses armes et de celles de son épouses les cheminées des édifices qu’il faisait bâtir ou embellir, comme en attestent, par exemple, la salle des Pas perdus du palais comtal de Poitiers ou l’oratoire de la Sainte-Chapelle de Riom.

Un quatrième écu, aux armes écartelées d’Auvergne et de La Tour (armoirie 4), figurait « sur la cheminée du troisieme estage de l’appartement qui est derriere la Ste Chapelle » (Paris, BnF, ms. Baluze 199, f. 93v). Ces armoiries, illustrant l’alliance des deux maisons, présentaient une composition semblable – bien qu’inversée – aux armes représentées sur la clé de voute de l’oratoire nord de la chapelle castrale du palais, dont la construction a été attribué au comte Bertrand IV de La Tour. Cette attribution est renforcée par l’absence de l’écu de Boulogne sur le tout, augmentation héraldique qui fut employée par l’ensemble de ses descendants. Cet élément du décor aurait donc été réalisé entre 1418 – année de la cession des droits sur le comté d’Auvergne à Marie de Boulogne et à Bertrand IV de La Tour (Baluze 1708, p. 153) – et les alentours de 1423, année de mort de ce dernier.

Le palais des Comtes d’Auvergne à Vic-le-Comte, dans La Haye, Koninklijke Bibliotheek, ms. KW 74 G 11, Généalogie de Madame Anne de la Tour, f. 55v.

Un cinquième écu est mentionné par Mantaigue. Celui-ci était figuré sur une pierre qu’il affirme avoir « trouvé hors d’hoeuvre » et qu’il imaginait « estre tombée de la cheminée du second estage du mesme appartement de derriere la Ste Chapelle » (Paris, BnF, ms. Baluze 199, f. 94r). Mantaigue précise que les armoiries ont été effacées par la chute ou les débris mais en donne néanmoins une reconstitution graphique et le blasonnement. Il s’agit des armes des comtes d’Auvergne, écartelées de celles de La Tour, mais présentant cette fois-ci l’écu de Boulogne sur le tout (armoirie 5). Puisque cette composition fut employée par tous les comtes à partir de Bertrand V († 1461) et jusqu’à Jean IV de La Tour d’Auvergne († 1501), elle pose un problème d’attribution que nous pouvons cependant en partie résoudre grâce à un autre détail fournit par Mantaigue : dans les quartiers aux armes des La Tour, le meuble parlant de la famille est enchâssé dans la fleur de lis centrale. Cette stratégie de dissimulation héraldique permettait au comte de valoriser le semé de lis de ses armes, magnifiant son lien avec la royauté. Cette pratique s’observe particulièrement à partir du règne du comte Bertrand VI († 1497) et sera employé par tous ses successeurs, y compris dans les armoiries féminines, comme en attestent les nombreux écussons aux armes d’Anne de La Tour d’Auvergne dans la Sainte-Chapelle du palais. L’écu sculpté sur la pierre erratique signalée par Mantaigue date donc vraisemblablement d’une phase ultérieure, que nous pouvons situer dans les années 1461-1505, entre le règne de Bertrand VI et celui du duc John Stuart.

Un deuxième ensemble héraldique est documenté par un manuscrit réalisé pour Catherine de Médicis par Augustin le Prévost en 1582 (Paris, BnF, ms. Fr. 4652, f. 30r-45r). Ce document contenait la copie d’actes relatifs à la maison de La Tour d’Auvergne, dont elle descendait par sa mère, ainsi qu’une série de dessins reproduisant le cycle généalogique armorié représenté sur les verrières du palais de Vic-le-Comte. La reine témoignait en effet d’un vif intérêt pour ses origines familiales, comme en atteste un manuscrit généalogique réalisé pour elle, aujourd’hui conservé à Boulogne-sur-Mer (Bibliothèque des Annonciades, ms. 833). Le programme héraldique reproduit par Augustin le Prévost, illustrant les plus prestigieuses alliances des maisons d’Auvergne et de Boulogne, s’étalait sur huit des verrières de la galerie du palais comtal, dont la localisation exacte n’est pas connue. Chaque verrière était ornée de quatre écussons accompagnés, dans le manuscrit, de cartouches portant l’identification du personnage et quelques éléments de description généalogique. Ces textes contiennent suffisamment d’erreurs et d’anachronismes pour affirmer qu’il ne s’agit pas de relevés d’inscriptions présents sur les verrières mais plutôt de commentaires explicatifs rédigés par Augustin le Prévost à destination de la reine. Si le document présente cet ensemble par verrière, il est évident que celui-ci devait être lu de manière chronologique, de gauche à droite, sur deux registres.

Le palais des Comtes d’Auvergne à Vic-le-Comte, dans Paris, Bibliothèque de l’Arsenal, ms. 4264, Revenus du comté d’Auvergne, fol. 2.

Les deux premiers écussons, sur le registre supérieur de la première verrière,  présentaient les pleines armes de Boulogne, attribuées par le commentateur à Ligier, mythique premier comte de Boulogne (armoirie 6), et les armes imaginaires du roi Arthur (armoirie 7). De nombreuses généalogies médiévales de la maison de Boulogne présentaient en effet le roi Arthur comme l’oncle de Ligier, inscrivant ainsi le lignage dans la continuité du roi légendaire (Beaune, Lequain 2005, p. 393). Ces armes étaient suivies, sur la seconde verrière, d’un écu de France à la bordure d’argent, identifié par Augustin le Prévost comme « le Comte Florent nepveu du Roy de France » (armoirie 8) et les armes mi-parties de son épouse, identifiée comme « Flour. Fille du Comte de boulongne et des aultres Terres » (armoirie 9). Comme Ligier, Florent est l’une des figures légendaires fréquemment mises en scène dans les généalogies manuscrites de cette famille (Beaune, Lequain 2005, p. 398). La mention d’un neveu du roi de France n’est pourtant pas totalement fantaisiste puisque Baudoin II de Flandres, comte de Boulogne et fils de Judith de France – et donc neveu du roi Louis le Bègue – figurait bien parmi les ancêtres de cette maison. Cet écu faisait donc peut-être originellement référence à ce personnage, avant d’être identifié par Le Prévost comme le mythique comte Florent.

Sur la troisième verrière, toujours au niveau supérieur, suivaient les pleines armes de Boulogne, interprétées par Le Prévost comme celles du « Comte Heliger » qui « print a femme la fille au Roy de Frize appellee Saisse » (armoirie 10) ; et les armes de cette dernière, mi-parties Boulogne/Frise (armoirie 11). Tout comme les comtes Ligier et Florent des verrières précédentes, Heliges est l’un des comtes mythiques cités dans les généalogies de Boulogne (ibid). Mais à nouveau, il semble probable que Le Prévost ait confondu mythe et réalité puisque la maison de Boulogne a bel et bien formé une lointaine alliance avec les comtes de Frise, par le mariage entre Adélaïde de Frise († 1045) et Baudoin II de Boulogne († 1033). Comme sur la verrière précédente, Augustin le Prévost mélange donc références à de véritables unions et références à des ancêtres mythiques. La verrière suivante montrait quant à elle les pleines armes de Boulogne (armoirie 12) et un écu mi-parti Boulogne/Écosse (armoirie 13), attribuables avec certitude à Eustache III de Boulogne († v.1125) et son épouse  Marie d’Écosse († 1116).

Ces deux armes étaient suivies sur la cinquième verrière des armes imaginaires de Godefroy de Bouillon († 1100) (armoiries 14), fils d’Ide de Boulogne, ainsi que d’un écusson évoquant les armes de Saxe (armoirie 15), dont la présence dans cet ensemble ne s’explique pas. Dans d’autres généalogies armoriées de la maison de Boulogne, manuscrites, ces armes sont associées au titre de duc de Salmes (Paris, BnF, ms. Fr. 20209, f. 55r ; Paris, BnF, ms. Fr. 5227, f. 62v) mais ce lien semble invraisemblable et cet écu, qu’Augustin le Prévost ne parvenait pas non plus à attribuer, demeure donc sans identification pour le moment. La sixième verrière montrait pour sa part les pleines armes d’Angleterre (armoirie 16) et un écu mi-parti Angleterre/Boulogne (armoirie 17), identifiant le roi Étienne de Blois, roi d’Angleterre de 1135 jusqu’à sa mort en 1154 – auquel sont donc attribuées les armes des Plantagenets qu’il n’avait jamais portées – et son épouse Mathilde de Boulogne († 1152).

À leur suite, sur la septième verrière, se trouvaient les pleines armes des comtes de Genève (armoirie 18) et des armes mi-parties Genève/Boulogne (armoirie 19). Nous serions tentés de les attribuer au comte Amédée III de Genève († 1367) et à son épouse Mathilde de Boulogne († 1399), mais la présence de ces deux personnages serait en contradiction avec la logique chronologique du cycle. La solution de l’énigme est vraisemblablement offerte par Augustin le Prévost qui attribue le second écu à « Ayde Comtesse de boulongne ». Les deux écus armoriés identifient donc certainement Berthold IV de Zäringen († 1186) et Ide de Boulogne († 1216). Le registre supérieur de la huitième et dernière verrière était quant à lui orné des pleines armes des comtes de Limbourg (armoirie 20) et d’un écu mi-parti Limbourg/Boulogne (armoirie 21), qu’Augustin le Prévost attribue au « comte de sainct paul » et à « Ayde comtesse de boulogne ». Il pourrait s’agir des armes de Waléran Ier de Limbourg († v. 1082) et de Judith de Luxembourg, fille de Gerberge de Boulogne († 1049), bien que cette attribution soit incohérente avec le reste de la chronologie et doive donc être considérée avec prudence.

Le cycle généalogique se poursuivait ensuite au registre inférieur, où il reprenait à la première verrière. Sur celle-ci, deux écus, aux pleines armes de l’empire germanique (armoirie 22) et au mi-parti Empire/Boulogne (armoirie 23), identifiaient probablement l’empereur Otton IV († 1218) et Marie de Brabant († v. 1260), fille de Mathilde de Boulogne. La représentation de cette union, étrangère au lignage direct de la maison (au contraire de la majorité du programme iconographique), permettait de valoriser une importante alliance avec le Saint-Empire. Placées sur la première verrière, avec les armes du roi Arthur, ces écus produisaient certainement un puissant effet, évoquant nécessairement le souvenir de Charlemagne, fréquemment mis en scène dans ce type de généalogie au Moyen-Âge, bien que les Boulogne/Auvergne aient préféré Arthur à l’empereur comme pierre d’angle lignagère.         Ce couple d’écus était suivi sur la deuxième verrière des pleines armes de Boulogne, avec l’inscription « Le Comte Robert print a femme la fille du comte de Clermont appellee margueritte » (armoirie 24) ; et des armes mi-parties Boulogne/Bourbon (armoirie 25). Ces armoiries pourraient être attribuées à Robert VII d’Auvergne († 1325) et à Blanche de Bourbon († 1304) mais constitueraient alors une nouvelle incohérence chronologique dans le programme. Toujours au registre inférieur, la troisième verrière était pour sa part ornée des pleines armes du royaume du Portugal (armoirie 26), accompagnées d’un écusson mi-parti Portugal/Boulogne (armoirie 27). Elles identifiaient le roi Alphonse III de Portugal († 1279) et Mathilde de Boulogne († 1259) qui l’épousa en secondes noces. À leur suite, sur la quatrième verrière, figuraient les pleines armes d’Auvergne (armoirie 28) et un écusson mi-parti Auvergne/Flandres (armoirie 29), que nous pouvons vraisemblablement attribuer à Robert V d’Auvergne († 1277) et à Adélaïde de Brabant († 1265), bien qu’Augustin le Prévost ait identifié le mi-parti comme appartenant à une certaine « Alix de Gand. Comtesse de boulongne et dauvergne ».

Le registre inférieur de la cinquième verrière exhibait des armes mi-parties d’Auvergne/Bourbon (armoirie 30) et les pleines armes d’Auvergne (armoirie 31), que Le Prévost attribuait, sans doute à tort, à « Blanche la Comtesse de boulongne et dauvergne » et au « Comte Guillaume », à savoir Guillaume XII. En respectant la logique de distribution héraldique, chronologique et par couple, ces armoiries devraient plus logiquement être attribuées à Jeanne de Clermont († v. 1379) (la brisure de ses armes ne figurant pas ici sur la bande de gueules) et à son époux, le comte Jean Ier d’Auvergne († 1386). Les pleines armes d’Auvergne (armoirie 32) étaient à nouveau peintes sur la sixième verrière, accompagnée d’un écu mi-parti Auvergne/Évreux (armoirie 33). Ces deux armoiries, attribuées par erreur par Le Prévost à Jean d’Auvergne et Marguerite de Boulogne, doivent plutôt appartenir à Guillaume XII d’Auvergne († 1332) et à son épouse, Marguerite d’Évreux († v. 1350).

Sur la septième verrière, les anciennes armes de Bourgogne (armoirie 34) et les armes mi-parties Bourgogne/Auvergne (armoirie 35) identifiaient Philippe de Bourgogne (†1346) et son épouse Jeanne Ière d’Auvergne (†1360). Enfin, le registre inférieur de la huitième et dernière verrière présentait les pleines armes de France (armoirie 36) et des armoiries mi-parties France/Auvergne (armoirie 37), que nous pouvons identifier avec certitude comme celles du roi Jean II le Bon († 1364) et, à nouveau, de Jeanne d’Auvergne (†1360), cette fois-ci représentée en qualité de reine.

Puisque la présence de ce dernier couple d’écus invite à dater cet ensemble d’après 1350, année du mariage de Jeanne avec le roi, il a été proposé d’en attribuer la réalisation au mécénat du comte Jean Ier († 1386) (Gatouillat, Hérold 2011, p. 186). L’hypothèse semble plausible : en effet, Jean Ier figure sur la cinquième verrière et ses armes sont d’ailleurs les seules masculines à se démarquer du reste dans le cycle généalogique en figurant à senestre, mettant celles de son épouse, Jeanne de Clermont, en place d’honneur. En outre, les armes qui les suivent dans le cycle présentent le frère de Jean Ier, le comte Guillaume XII, puis celles correspondant aux deux alliances de sa nièce Jeanne d’Auvergne, d’abord comtesse, puis reine. C’est à celle-ci, ainsi qu’à son fils Philippe de Bourgogne († 1361), que Jean succède en tant que comte d’Auvergne et de Boulogne. En outre, dans la reconstitution d’Augustin le Prévost, les princes et les rois de France sont systématiquement représentés par des armoiries à trois fleurs de lis, qui ont remplacées le semé de fleurs de lis de manière définitive à partir du règne du roi Charles V dans les années 1360, ce qui semble confirmer la datation des vitraux au règne de Jean Ier. Le fait que ce dernier ne figure pas en place d’honneur, en conclusion du cycle généalogique qu’il avait fait réaliser, peut donc surprendre, mais il semble tout à fait logique que cette place ait été réservée à sa nièce et au roi.

Créée pour commémorer la passation de pouvoir et légitimer le nouveau titre de comte de Jean Ier d’Auvergne, cette généalogie monumentale, bien que disparue, est donc d’un grand intérêt pour l’étude des pratiques de célébration lignagère de la maison de Boulogne/Auvergne, connue pour avoir été une des plus anciennes et plus importantes commanditaires de généalogies (Beaune, Lequain 2005, p. 388), fantasmant et grandissant fréquemment la noblesse de ses origines, comme en atteste la présence des armoiries du roi Arthur au début du cycle. Il est d’ailleurs plausible que le décor de ces verrières ait servi de base à la réalisation des généalogies manuscrites déjà mentionnées réalisées pour Anne de La Tour d’Auvergne au début du XVIe siècle. Ces dernières différaient cependant légèrement du modèle monumental, ne présentant par exemple pas les armes du roi Jean et de la reine Jeanne et poursuivant la généalogie par l’ajout de quelques alliances supplémentaires (Créquy, Montpensier, Trémoille, etc.). Nous pouvons donc imaginer que ces manuscrits généalogiques « augmentés » participaient à un projet d’actualisation du cycle des verrières du palais (Beaune, Lequain 2005, p. 398) : une démarche qui pourrait également expliquer l’absence de généalogie héraldique dans la Sainte-Chapelle du palais, alors même que ce type de programme figurait de manière presque systématique dans les autres saintes chapelles bâties ou embellies à cette période (dans la Sainte-Chapelle de Bourbon-L’Archambault, dans la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude, et certainement dans la Sainte-Chapelle d’Aigueperse).

De Jean Ier d’Auvergne à ses descendantes, Anne de La Tour d’Auvergne et Catherine de Médicis, les généalogies héraldiques, monumentales ou manuscrites, ont donc régulièrement servi à produire un discours sur la légitimité du pouvoir local et sur la richesse du patrimoine lignager. La généalogie héraldique de la galerie du palais comtal de Vic-le-Comte constituait ainsi un important jalon dans les pratiques de communication visuelle de cette famille et un des plus anciens exemples de généalogies sur verrières de ce type en France.

Auteur : Antoine Robin

Pour citer cet article

Antoine Robin, Vic-Le-Comte, Palais des Comtes d’Auvergne, https://armma.saprat.fr/monument/vic-le-comte-palais-des-comtes-dauvergne/, consulté le 18/10/2024.

 

Bibliographie sources

Boulogne-sur-Mer, Bibliothèque des Annonciades, ms. 833, Généalogie des comtes de Boulogne.

Paris, BnF, ms. Baluze 199, Pièces relatives à l’histoire de la Maison d’Auvergne (XIIe-XVIIe siècle).

Paris, BnF, ms. Français 4652, Recueil de documents concernant les maisons de Boulogne et d’Auvergne.

Paris, BnF, ms. Français 5227, Histoire généalogique des comtes d’Auvergne et de Boulogne, avec leurs armoiries, par Jean Couteau (Johannes Cultellus).

Paris, BnF, ms. Français 20209, Généalogie fabuleuse d’Anne de La Tour, comtesse de Boulogne, femme de Jean Stuart, duc d’Albany.

Paris, Bibliothèque de l’Arsenal, ms. 4264, Revenus du comté d’Auvergne, avec les revenus particuliers et les portraits des châteaux de « Buron, Vic-le-Conte, Las, Mercurol, Ybois, Couppeilh, Sainct-Babel, Busseol, Mirefleur ». Vers pour chacun de ces châteaux.

Bibliographie études

Baluze Étienne, Histoire généalogique de la maison d’Auvergne justifiée par chartes, titres, histoires anciennes & autres preuves authentiques, t. 1, Paris 1708

Beaune Colette, Lequain Élodie, « Histoire et mythe familiaux chez les Boulogne-Auvergne », dans Écritures de l’histoire (XIVe-XVIe siècle), actes du colloque (Bordeaux 2002), Genève 2005, p. 385-416.

Coombs Bryony, « The Artistic Patronage of John Stuart, Duke of Albany, 1520-1530 : Vic-le-Comte, the Last Sainte-Chapelle », dans Proceedings of the Society of Antiquaries of Scotland, t. 147, s.l. 2018, p. 175–217.

Gatouillat Françoise, Herold Michel, Les vitraux d’Auvergne et du Limousin, Rennes 2011.

Armoiries répertoriées dans ce monument

Vic-Le-Comte, Palais des Comtes d’Auvergne. Armoirie roi Arthur (armoirie 7)

(D’azur à trois couronnes d’or, disposées 2 et 1).

  • Attribution : Roi Arthur
  • Position : Intérieur
  • Étage : Inconnu
  • Pièce / Partie de l'édifice : Galerie
  • Emplacement précis : Baie
  • Support armorié : Verrière
  • Structure actuelle de conservation : Pièce disparue
  • Technique : Vitrail
  • Période : 1351-1375 ; 1376-1400
  • Dans le monument : Vic-Le-Comte, Palais des Comtes d’Auvergne

Vic-Le-Comte, Palais des Comtes d’Auvergne. Armoirie Ligier de Boulogne (armoirie 6)

(D’or à trois tourteaux de gueules).

  • Attribution : Ligier de Boulogne
  • Position : Intérieur
  • Étage : Inconnu
  • Pièce / Partie de l'édifice : Galerie
  • Emplacement précis : Baie
  • Support armorié : Verrière
  • Structure actuelle de conservation : Pièce disparue
  • Technique : Vitrail
  • Période : 1351-1375 ; 1376-1400
  • Dans le monument : Vic-Le-Comte, Palais des Comtes d’Auvergne

Vic-Le-Comte, Palais des Comtes d’Auvergne. Armoirie Auvergne-De la Tour-Boulogne (armoirie 5)

(Ecartelé : au 1 et 4, d’azur semé de fleurs de lys d’or et à la tour d’argent maçonnée et ouverte de sable (de la Tour) ; au 2 et 3 d’or au gonfanon de gueules frangé de sinople (Auvergne) ;  sur le tout d’or à trois tourteaux de gueules (Boulogne)).

  • Attribution : De la Tour Bertrand VI ; De la Tour Jean Ier
  • Position : Intérieur
  • Étage : 2ème étage
  • Pièce / Partie de l'édifice : Salle
  • Emplacement précis : Cheminée
  • Support armorié : Pierre sculptée
  • Structure actuelle de conservation : Pièce disparue
  • Technique : Sculpture en pierre
  • Période : 1451-1475 ; 1476-1500 ; 1501-1525
  • Dans le monument : Vic-Le-Comte, Palais des Comtes d’Auvergne

Vic-Le-Comte, Palais des Comtes d’Auvergne. Armoirie Auvergne-De la Tour (armoirie 4)

(Ecartelé : au 1 et 4, d’or, au gonfanon de gueules frangé de sinople (Auvergne) ; au 2 et 3, d’azur semé de fleurs de lys d’or et à la tour d’argent maçonnée et ouverte de sable (De la Tour)).

  • Attribution : De la Tour Bertrand IV ; Auvergne Marie Ière de
  • Position : Intérieur
  • Étage : 3ème étage
  • Pièce / Partie de l'édifice : Salle
  • Emplacement précis : Cheminée
  • Support armorié : Inconnu
  • Structure actuelle de conservation : Pièce disparue
  • Technique : Inconnue
  • Période : 1401-1425
  • Dans le monument : Vic-Le-Comte, Palais des Comtes d’Auvergne

Vic-Le-Comte, Palais des Comtes d’Auvergne. Armoirie Jean de Berry-Jeanne II d’Auvergne (armoirie 3)

(Mi-parti : au 1, d’azur, semé de fleurs de lis d’or, à la bordure engrêlée de gueules (Berry) ; au 2, d’or, au gonfanon de gueules frangé de sinople (Auvergne).

  • Attribution : Berry, Jean de ; Auvergne, Jeanne II de (Jeanne de Boulogne)
  • Position : Intérieur
  • Étage : Inconnu
  • Pièce / Partie de l'édifice : Grande salle
  • Emplacement précis : Cheminée
  • Support armorié : Inconnu
  • Structure actuelle de conservation : Pièce disparue
  • Technique : Inconnue
  • Période : 1376-1400 ; 1401-1425
  • Dans le monument : Vic-Le-Comte, Palais des Comtes d’Auvergne

Vic-Le-Comte, Palais des Comtes d’Auvergne. Armoirie Jean de Berry (armoirie 2)

(D’azur, semé de fleurs de lis d’or, à la bordure engrêlée de gueules).

  • Attribution : Berry, Jean de
  • Position : Intérieur
  • Étage : Inconnu
  • Pièce / Partie de l'édifice : Grande salle
  • Emplacement précis : Cheminée
  • Support armorié : Inconnu
  • Structure actuelle de conservation : Pièce disparue
  • Technique : Inconnue
  • Période : 1376-1400 ; 1401-1425
  • Dans le monument : Vic-Le-Comte, Palais des Comtes d’Auvergne

Vic-Le-Comte, Palais des Comtes d’Auvergne. Armoirie Jeanne II d’Auvergne (armoirie 1)

(D’or, au gonfanon de gueules frangé de sinople).

  • Attribution : Auvergne, Jeanne II de (Jeanne de Boulogne)
  • Position : Intérieur
  • Étage : Inconnu
  • Pièce / Partie de l'édifice : Grande salle
  • Emplacement précis : Cheminée
  • Support armorié : Inconnu
  • Structure actuelle de conservation : Pièce disparue
  • Technique : Inconnue
  • Période : 1376-1400 ; 1401-1425
  • Dans le monument : Vic-Le-Comte, Palais des Comtes d’Auvergne

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