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ARmorial Monumental du Moyen-Âge
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Murles, Mas de Caravète (pilori)

 

Devant la porte d’accès du mas de Caravète, du côté extérieur des fortifications, se trouvaient un banc utilisé par le juge pour tenir sa cour et un pilori, qui symbolisait l’exercice de la basse justice par le juge dépendant des consuls de Montpellier. En effet, le Mas de Caravète était le siège du pouvoir que la ville acquit, en 1215, sur le bois de Valène et, en 1273-1275, sur la baronnie de Caravète. Situés à 17 kilomètres au nord de la ville dans le comté de Montferrand, possédé par l’évêque de Maguelone, les deux biens étaient gérés comme un ensemble.

Il est vraisemblable qu’un pilori était déjà présent au temps des seigneurs de Caravète, mais il a disparu sans laisser de traces. Une fois la baronnie acquise par les consuls de Montpellier, le pilori fut relevé le 27 mai 1364 (Thomas 1930, p. 118). Par ce geste les consuls matérialisaient leur droit de basse justice, qui leur avait été reconnu par un accord conclu en 1264 entre le pouvoir épiscopal et le pouvoir communal pour partager la juridiction sur le bois de Valène : l’évêque y avait le droit de haute justice et les consuls celui de basse justice. Pour Caravète, les consuls, et leur juge qui les représentait localement, avaient également le droit de basse justice auparavant exercé par les anciens seigneurs de la baronnie.

Quand le pilori fut relevé en 1364, la protection royale accordée en 1318 fut renouvelée. Puisque, à cette date, les consuls de Montpellier avait déjà fait placer des panonceaux fleurdelysées sur les portes du mas de Caravète et dans le bois de Valène – où le sergent de la cour royale à Montpellier, Silvestre de Castre, avait fait suspendre à un arbre un bâton portant l’écu aux fleurs de lis (ibid., p. 108) – il est probable qu’en 1364  fut également apposé près du pilori le bâton fleurdelysé (armoirie 1a) dont l’existence est attesté par une lettre adressée au duc d’Anjou du 21 octobre 1371 annonçant la destruction du pilori de Caravète (ibid., p. 132). En effet, si des criées solennelles sont organisées au moment d’appropriation du pilori par les consuls de la ville, le pouvoir épiscopal tenta dès le début d’empêcher le maintien de la structure. Son représentant local, le chatelain de Montferrand critiqua ce relèvement immédiatement, sans succès, et, en 1369, le juge de Caravète, les consuls qui avaient relevé le pilori en 1364 et ceux en charge en ce moment furent excommuniés (ibid., p. 129). Le procureur des consuls décida de faire appel auprès de l’archevêque de Narbonne, mais il fut à son tour excommunié. Sollicité, le pouvoir royal arbitra le litige, initialement en faveur de l’évêque. C’est comme ça qu’en octobre 1371 le sergent royal Angelot de la Mahana, accompagné par des hommes de l’évêque, abattit le pilori et le bâton fleurdelysé (armoirie 1a) (ibid., p. 132).

Après de nombreuses protestations de la part des consuls, le duc d’Anjou, lieutenant général du roi du Langue d’Oc, intervint dans la diatribe et annulla les décisions précédentes, donnant ainsi plaine satisfaction aux consuls de Montpellier. Le pilori des consuls fut ainsi retabli devant le mas et un nouveau bâton fleurdelysé fut placé à cet endroit (armoirie 1b) (ibid., p. 133). Toutefois, l’évêque de Maguelone, Gaucelme de Deaux, n’accepta pas la décision duc d’Anjou, et fit abattre peu de temps après le pilori une nouvelle fois. L’affaire du pilori de Caravète remonta jusqu’au Parlement : ce n’est qu’en 1376 que le droit de basse justice et celui de posséder un pilori furent reconnus de façon pérenne aux consuls de Montpellier par le Parlement et le roi Charles V (ibid., p. 136).

Auteur : Antoine Altieri

Pour citer cet article

Antoine Altieri, Murles, Mas de Caravète (pilori), https://armma.saprat.fr/monument/murles-mas-de-caravete-pilori/, consulté le 21/11/2024.

 

Bibliographie études

Thomas Louis, « La baronnie de Caravète », dans Monspeliensia : mémoires et documents relatifs à Montpellier et à la région montpelliéraine, 1, 2, 1930, p. 87-157.

Photographies du monument

Armoiries répertoriées dans ce monument

Murles, Mas de Caravète (pilori). Armoirie roi de France (armoirie 1a)

(D’azur semé de fleurs de lis d’or).

  • Attribution : Roi de France
  • Position : Extérieur
  • Pièce / Partie de l'édifice : Inconnue
  • Emplacement précis : Inconnu
  • Support armorié : Bâton ; Panonceau ; Panneau
  • Structure actuelle de conservation : Pièce disparue
  • Technique : Inconnue
  • Période : 1351-1375
  • Dans le monument : Murles, Mas de Caravète (pilori)

Murles, Mas de Caravète (pilori). Armoirie roi de France (armoirie 1b)

(D’azur semé de fleurs de lis d’or).

  • Attribution : Roi de France
  • Position : Extérieur
  • Pièce / Partie de l'édifice : Inconnue
  • Emplacement précis : Inconnu
  • Support armorié : Bâton ; Panonceau ; Panneau
  • Structure actuelle de conservation : Pièce disparue
  • Technique : Inconnue
  • Période : 1351-1375
  • Dans le monument : Murles, Mas de Caravète (pilori)

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