Saint-Benoît, abbaye Saint-Benoît de Quinçay

Le monastère primitif de Quinçay a été fondé par saint Achard, sur un terrain qui lui fut offert par ses parents dans le lieu dit Quinciacum (dont dérive l’appellation actuelle de Quinçay). Une vingtaine d’année plus tard, l’établissement fut reformé par saint Philibert. Placé sous la règle de saint Benoît, ce premier monastère est détruit par les Normands en 877 et reconstruit à la fin du XIe siècle, puis au début du XIIe. Le clocher n’est que partiellement d’époque romane, la balustrade et la flèche ayant été ajoutées au XIVe siècle (Lavaud 2014). C’est également à cette époque que l’église placée au centre du bourg et longée au nord par une rue prend sa forme actuelle. Au sud de l’église, l’emplacement du cloître est bordé, à l’est, par un bâtiment conventuel comprenant, au rez-de-chaussée, la salle capitulaire et un passage couvert et, au premier étage, le dortoir. À l’est de ces deux corps de bâtiment, se trouve, séparé, ce qui était probablement l’ancien logis abbatial.

Saint-Benoît (Poitiers), abbaye Saint-Benoît, chapelle seigneuriale, clef de voûte armoriée.

L’église, orientée, est construite selon un plan en croix latine, sans collatéraux, avec transept à une absidiole sur chaque bras. La nef est couverte en berceau brisé, le chœur, la croisée du transept et le transept avec un voûte en berceau en plein cintre et les absides en cul-de-four. Sur le mur nord du chœur, un enfeu gotique est en grande partie masqué par les stalles du XVIIe siècle : on n’en voit que le gâble. Au XVe siècle, une chapelle seigneuriale a été construite sur le côté nord du chœur. Utilisée depuis l’époque moderne comme sacristie, elle est couverte d’une voûte en ogive retombant sur culots. La clef de la voûte porte comme d’habitude les armes du commanditaire (armoirie 1). Même si d’après certains l’écu armorié ne serait aujourd’hui plus lisible (Lavaud 2014, p. 73), un cliché pris en 2005 le montre encore à sa place et en bon état de conservation. Sur sa surface, nous distinguons clairement trois râteaux (en héraldique les manches de cet outil ne sont habituellement pas représentées) renversés, disposés deux et un. Malgré nos recherches, pour le moment il a été impossible de déterminer l’identité du porteur de l’armoirie.

Attenant au complexe abbatial de Saint-Benoît de Quinçay, le logis de l’abbé était encore occupé par les logements des officiers du chapitre aux XVIIe et XVIIIe siècle (base Gertrude). Probablement construit au XVe siècle, comme le suggère la forme typique des baies couvertes en accolade (Durand, Andrault 1995, p. 234), il est doté d’une tour couverte par une toiture à deux pans qui abrite l’escalier en vis desservant les étages supérieurs des principaux corps de bâtiment. À son intérieur, un ange tenant un petit écusson (armoirie 2) est sculpté sur un des culs-de-lampe de soutien. L’ensemble semblerait dater, par le style et la forme de l’écu, du XVe siècle. Soigneusement gratté, l’écusson ne porte plus aucune trace de l’armoirie qui y était représentée, très probablement celle d’un abbé. Son emplacement à l’intérieur de la cage d’escalier et non sur la porte, à l’extérieur, n’est pas exceptionnel, même s’il demeure plutôt rare. Nous le retrouvons, par exemple, dans le palais archiépiscopal de Poitiers et dans le château de Monts-sur-Guesnes.

Auteur : Matteo Ferrari

ArmmA

Rechercher dans le site

Recherche héraldique

Recherche par index

Recherche par thème

Recherche avancée