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ARmorial Monumental du Moyen-Âge
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Murles (bois de Valène, Montborasse), fourches patibulaires

 

Dans le bois de Valène, situé dans la vallée de Montferrand et acquis par la ville de Montpellier en 1215, l’évêque de Maguelone, en tant que comte de Montferrand, avait des fourches patibulaires « au quartier dit de Montborasse » (Baumel 1971, p. 193).

Ces fourches matérialisaient le droit de haute justice qui lui avait été reconnu dans un accord conclu en 1264 qui partagea la juridiction sur le bois de Valène en reconnaissant le droit de haute justice à l’évêque et celui de basse justice aux consuls de Montpellier. A cette date-là, toutefois, rien ne symbolisait encore les droits de l’évêque sur ces terres. Les fourches patibulaires ne sont en effet mentionnées que plus tardivement, à l’occasion d’un arbitrage rendu en 1299, après que l’évêque de Maguelone prit de la décision de les faire ériger (la date de cette opération nous est inconnue). En raison de l’opposition des consuls de la ville à l’installation de ces fourches sur leur terre, un arbitrage fut demandé pour trouver un compromis. Le jugement, accepté par les deux partis, prévoyait de déplacer les fourches patibulaires à un autre endroit du bois, choisi en accord avec les consuls. Ce fut Montboras, au sein du bois de Valène. Les consuls, en échange de ce déplacement, reconnurent le droit de l’évêque d’avoir sur leur terre des fourches patibulaires et un sergent royal y apposa un panonceau fleurdelysée (armoirie 1a) (Thomas 1930, p. 107).

Malgré l’accord de 1299, de nouveaux conflits opposèrent rapidement le pouvoir des consuls et celui de l’évêque à ce même sujet. Tombées en 1313, les fourches de l’évêque furent réparées deux ans plus tard et un nouveau bâton aux fleurs de lis y est apposé par un sergent royal (ibid., p. 107-108) (armoirie 1b). Cette restauration ne se réalisa pas de manière pacifique, mais suscita une vive opposition de la part des consuls qui tentèrent, sans succès, de faire démanteler les fourches (Baumel 1971, p. 193), tout en demandant l’intervention d’un sergent royal pour défendre leurs droits à Valène reconnus par des lettres de sauvegarde de 1226 et 1270 (Thomas 1930, p. 107).

Les fourches furent abattues en 1324-1325, vraisemblablement de façon malveillante, mais furent vite réparées et un sergent royal de Montpellier vint y placer un bâton fleurdelysé proclamant l’appartenance du lieu de justice au seul évêque de Maguelone (armoirie 1c) (Thomas 1930, p. 110). La présence des armes royales sur des panonceaux ou des bâtons, pour protéger les fourches, sanctionne l’usage symbolique de la fleur de lys pour marquer un territoire sous la sauvegarde royale, le pouvoir monarchique se voulant au XIVe siècle le premier promoteur de paix et justice dans le royaume. En 1330, elles sont à nouveau abattues, puis relevées.

Auteur : Antoine Altieri

Pour citer cet article

Antoine Altieri, Murles (bois de Valène, Montborasse), fourches patibulaires, https://armma.saprat.fr/monument/murles-bois-de-valene-montborasse-fourches-patibulaires/, consulté le 28/04/2024.

 

Bibliographie études

Baumel Jean, Histoire dune seigneurie du Midi de la France : Montpellier, t. 2, Montpellier 1971.

Thomas Louis, « La baronnie de Caravète », dans Monspeliensia : mémoires et documents relatifs à Montpellier et à la région montpelliéraine, 1, 2, 1930, p. 87-157.

Armoiries répertoriées dans ce monument

Murles (bois de Valène, Montborasse), fourches patibulaires. Armoirie roi de France (armoirie 1a)

(D’azur semé de fleurs de lis d’or).

  • Attribution : Roi de France
  • Position : Extérieur
  • Pièce / Partie de l'édifice : Inconnue
  • Emplacement précis : Inconnu
  • Support armorié : Panonceau ; Panneau
  • Structure actuelle de conservation : Pièce disparue
  • Technique : Inconnue
  • Période : 1276-1300
  • Dans le monument : Murles (bois de Valène, Montborasse), fourches patibulaires

Murles (bois de Valène, Montborasse), fourches patibulaires. Armoirie roi de France (armoirie 1b)

(D’azur semé de fleurs de lis d’or).

Murles (bois de Valène, Montborasse), fourches patibulaires. Armoirie roi de France (armoirie 1c)

(D’azur semé de fleurs de lis d’or).

  • Attribution : Roi de France
  • Position : Extérieur
  • Pièce / Partie de l'édifice : Inconnue
  • Emplacement précis : Inconnu
  • Support armorié : Bâton
  • Structure actuelle de conservation : Pièce disparue
  • Technique : Inconnue
  • Période : 1301-1325
  • Dans le monument : Murles (bois de Valène, Montborasse), fourches patibulaires

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