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ARmorial Monumental du Moyen-Âge
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Le Vigeant, église Saint-Georges (gisant)

 

Découvert en 1820 en renversant le dallage de l’église, où il avait été remployé probablement à l’occasion de la reconstruction de l’église au XVe siècle, le gisant du Vigeant fut objet immédiat d’une dévotion populaire. Identifiée avec saint-Eutrope évêques de Saintes, en dépit de son habit de chevalier, la statue était censée avoir des vertus médicales. Les malades en grattaient la surface, dans la partie correspondante à celle où il prouvaient de la douleur pour, pour en avaler la poudre miraculeuse. Décrit ne 1835 par Foucart (Foucart 1835, p. 82-83), quand il se trouvait « dans une petite chapelle à l’extrémité de l’un des bas cotées de l’église »,  et reproduit en dessin par A. Brouillet (Poitiers, Médiathèque ms. 865, p. 11), il fut  à nouveau retournée et utilisée dans le pavement de l’église vers 1869, pour la volonté du curé de faire cesser la pratique superstitieuse (Beauchet-Filleau 1869, p. 5-7). Dans l’opération il fut nécessaire de retailler la pierre, qui perdit ainsi le décor qui en ornait le coté, comme le dessin de Brouillet l’on témoigne.

La pierre sculptée (2,08 mètres de long pour 0,75 de large; cf. Base Palissy) fut ainsi retrouvée accidentellement en 1974 lors de la réalisation des tranchées pour la rénovation des installations électriques, dans le dallage de la deuxième travée de nef gauche de l’église (Papinot, Laverret 1975, p. 227). Allongé sur le drap funèbre, le gisant appuie la tête sur un coussin plat, veillé à chaque coté par des figures agenouillées très fragmentaires, de toute évidence des anges. Deux autres anges agenouillées se trouvaient à ses pieds. Le défunt est habillé d’une cotte d’armes qui descend jusqu’aux genoux, tandis que les jambes semblent protégée par des genouillères et des grèves (plaques métalliques qui couvraient les tibias). Une grande épée était suspendue au baudrier, tandis que l’écu est disposé sur le coté gauche de la statue.

Le Vigeant, église Saint-Georges, monument funéraire, détail de l'écu armorié du gisant.

Le Vigeant, église Saint-Georges, monument funéraire, détail de l’écu armorié du gisant.

Ce dernier portait l’armoirie du chevalier (armoirie 1), peut-être reproduite même sur sa cotte d’armes comme le laissaient imaginer les traces de peinture observées lors de la redécouverte de la statue (Papinot, Laverret 1975, p. 229).  Actuellement mutilée, se présentait probablement encore toute entière lors de la première découverte de la statue, vu que Foucart pouvait y reconnaître sans effort « une petite rosace à cinq branches » (Foucart 1835, p. 82). Il pourrait s’agir des armes des Fort qui au XIIIe siècle avaient des droit de dîmes dans la paroisse du Vigeant (Papinot, Laverret 1975, p. 233). Il a toutefois été remarqué (ivi, p. 228, note 7) que la quintefeuille constitue les armes de la famille angoumoisine de Bor. Leur armoirie a été reconnue dans l’écu sculpté sur un tombeau en bâtière découvert, et ensuite perdu, dans le cimetière de Voulon. Notamment Raimond de Bor († après 1340) utilisa un sceau à la quintefeuille et un autre écartelé à trois lions couronnés (aux quartiers 1 et 3) et à la quintefeuille avec un filet en bande brochant sur le tout (Beauchet-Filleau 1891, I, p. 626 ; Eygun 1939, n. 155-156). Les caractères de l’armement sembleraient toutefois suggérer une datation antérieure, probablement dans le dernier quart du XIIIe siècle.

Auteur : Matteo Ferrari

Pour citer cet article

Matteo Ferrari, Le Vigeant, église Saint-Georges (gisant), https://armma.saprat.fr/monument/eglise-saint-georges-gisant-le-vigeant/, consulté le 21/11/2024.

 

Photographies du monument

Armoiries répertoriées dans ce monument

Le Vigeant, église Saint-Georges (gisant). Armoirie inconnue (armoirie 1)

De … à la quintefeuille de …

  • Attribution : Armoirie inconnue
  • Position : Intérieur
  • Pièce / Partie de l'édifice : Inconnue
  • Emplacement précis : Tombeau
  • Support armorié : Gisant
  • Structure actuelle de conservation : In situ
  • Technique : Relief en pierre
  • Période : 1276-1300
  • Dans le monument : Le Vigeant, église Saint-Georges (gisant)

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