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ARmorial Monumental du Moyen-Âge
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Chalandray, château de la Motte

 

Fils de François Ier de Montberon, vicomte d’Aunay et chambellan du Poitou, et de Louise de Clermont, Louis Ier avait épousé en premières noces Radegonde de Rochechouart dont le frère, Jean de Rochechouart, en 1459 lui céda l’hôtel, les terres et les seigneuries de Chalandray (Lédain 1876, p. 375). Parmi ces dernières rentrait aussi celle de la Motte de Chalandray, dont l’existence est documentée à partir de 1389 (Durand, Andrault 1995, p. 185). En 1466, Louis épousa en secondes noces Guyonne Mérichon, fille de Jean gouverneur de La Rochelle (Rédet 1845, p. 71), et deux ans plus tard fut confirmé dans ses possessions par le partage des biens familiaux avec ses frères (Anselme-Du Fourny 1731, p. 24). Pendant la seigneurie de Louis de Montberon († 1501), dans la seconde moitié du XVe siècle (Durand, Andrault 1995, p. 185), doit se placer la construction du château qui, très récemment restauré, l’on peut admirer encore à nos jours.

Il se compose d’un logis resserré, sur le côté sud, par deux tours circulaires, disposées d’une partie et d’autre de l’édifice. Les deux longs côtés du corps de bâti principal et les tous sont percés de baies moulurées disposées d’une façon régulière. Les pignons sont ornés, à la naissance des rampants, par des acrotères figurés (aujourd’hui mutilés), en forme de lion.

Chalandray, château de la Motte, porte d’entrée de la tour d’escalier.

Une tourelle d’escalier, érigée au milieu de la façade nord, permet de rejoindre le rez-de-chaussée et les étages supérieurs. Orné de montants moulurés à section prismatique, culminant dans de hauts pinacles ornés de petites feuilles enroulées (ces derniers rétablis lors des travaux de restauration dans les années 1990), la porte de la tourelle est surmontée par un gable qui termine dans le traditionnel fleuron, formé de trois grosses feuilles (cette partie a été visiblement restaurée). Au milieu du tympan, une pierre rectangulaire ressort du fond (elle est déjà visible dans les photos prises avant la restauration du château : Poitiers, CRMH, Vienne-Chalandray). Sans sculpture ni gravure, elle était visiblement destinée à être sculptée. Considérant son emplacement, il est plausible qu’elle aurait dû être taillée pour abriter l’armoirie du propriétaire, nous supposons (armoirie 1). Il est difficile à expliquer pourquoi l’ornementation de la porte n’ait pas été achevée : le choix du propriétaire de préférer d’autres résidences à celle de Chalandray pourrait avoir conditionné l’aboutissement de la « mise en signe » de la forteresse.

Les seuls éléments emblématiques conservés se trouvent donc sur le linteau de la cheminée monumentale, à la mouluration exubérante et très soignée, volée à la paroi occidentale de la grande salle au rez-de-chaussée, côté ouest. Un écu aux armes de la famille Montberon (écartelé : au 1 et 4, fascé d’argent et d’azur [ici à deux fasces]; au 2 et 3, de gueules plein :  Anselme-Du Fourny 1733, p. 16Bibale) (armoirie 2), est accosté par deux écus vierges posés au centre d’un encadrement circulaire fractionné par huit rayons et dans lequel s’inscrit un quadrilobe (armoiries 3, 4), est placé au milieu de deux écus insérés dans des cadres circulaires travaillés à jour (armoiries 3, 4). Deux cerfs, de factures très gauche, soutiennent le bouclier armorié, s’appuyant sur des consoles en forme de demi-éventail. La forme très allongées de l’écu laisse pourtant douter d’une datation de la cheminée au milieu du XVe siècle et, plus en général, à la seigneurie de Louis I de Montberon.

Cheminée armoriée, détail de la frise héraldique aux armes des Montberon. Chalandray, château de la Motte, grande salle

À une lecture à lumière rasante, en effet, des traces d’une armoirie écartelée peuvent encore être relevées sur l’écu de droite (armoirie 4). Il s’agit sans doute d’un tracé préparatoire gravé sur la surface de l’écu pour une armoirie qui devait être peinte par la suite. Même si les fasces des quartiers 1 et 4 ne sont pas visibles, nous ne doutons pas qu’il s’agissait d’une deuxième armoirie Montberon. Il faudra donc noter que, d’après les inventaires disponibles, Charles de Montberon, censé être le fondateur de la branche de Tourvoye, brisait les armes familiales avec un filet en barre (Déchaussé-Du Fourny 1731, p. 29), que l’on pourrait bien identifier avec la barre qui traverse l’écu sculpté sur notre cheminée. D’après son sceau, suspendu à un acte de 1539, Charles adoptait toutefois deux lions comme tenants. À ce stade de la recherche, il est en outre impossible d’expliquer la présence des armes de Charles de Montberon sur la cheminée du château de la Motte de Chalandray, considérant que cette seigneurie dut passer directement de Louis I à son fils aîné Louis II (Anselme-Du Fourny 1731, p. 24).

Auteur : Matteo Ferrari

Pour citer cet article

Matteo Ferrari, Chalandray, château de la Motte, https://armma.saprat.fr/monument/chateau-de-la-motte-chalandray/, consulté le 21/11/2024.

 

Bibliographie études

Poitiers, DRAC Nouvelle Aquitaine, CRMH, Vienne-Chalandray, château de la Motte ou vieux château, dossier documentaire  I-II.

P. Anselme, M. du Fourny, Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France, des pairs, grands officiers…, t. 7, Paris 17333.

L. Rédet, « Sur les halles et les foires de Poitiers », dans Mémoires de la Société des Antiquaires de l’Ouest, 1845 (1847), p. 61-97.

B. Ledain, La Gâtine historique et monumentale, Paris 1876.

P. Durand, J.-P. Andrault (dir.), Châteaux, manoirs et logis. La Vienne, Prahecq 1995.

A. de Campeau, « La Motte-Chalandray, la seconde vie d’une demeure oubliée », dans Demeure historique, 172, 3, 2009, p. 38-43.

Photographies du monument

Armoiries répertoriées dans ce monument

Chalandray, château de la Motte. Armoirie vierge (armoirie 1)

De…

  • Attribution : Armoirie d'attente ; Armoirie vierge
  • Position : Extérieur
  • Étage : Rez-de-chaussée
  • Pièce / Partie de l'édifice : Tourelle d'escalier
  • Emplacement précis : Porte d'entrée
  • Support armorié : Gable
  • Structure actuelle de conservation : In situ
  • Technique : Relief en pierre
  • Période : 1451-1475 ; 1476-1500
  • Dans le monument : Chalandray, château de la Motte

Chalandray, château de la Motte. Armoirie Montberon (armoirie 2)

Écartelé : au 1 et 4, fascé d’(argent) et d’(azur) de six pièces (ici à deux fasces d’azur) ; au 2 et 3, de (gueules) plain.

  • Attribution : Montberon, famille
  • Tenants / Supports : Deux cerfs
  • Position : Intérieur
  • Étage : Rez-de-chaussée
  • Pièce / Partie de l'édifice : Grande salle
  • Emplacement précis : Cheminée
  • Support armorié : Hotte de cheminée
  • Structure actuelle de conservation : In situ
  • Technique : Relief en pierre
  • Période : 1476-1500 ; 1501-1525
  • Dans le monument : Chalandray, château de la Motte

Chalandray, château de la Motte. Armoirie vierge (armoirie 3)

De…

  • Attribution : Armoirie restaurée ; Armoirie vierge
  • Position : Intérieur
  • Étage : Rez-de-chaussée
  • Pièce / Partie de l'édifice : Grande salle
  • Emplacement précis : Cheminée
  • Support armorié : Hotte de cheminée
  • Structure actuelle de conservation : In situ
  • Technique : Relief en pierre
  • Période : 1476-1500 ; 1501-1525 ; 2001-
  • Dans le monument : Chalandray, château de la Motte

Chalandray, château de la Motte. Armoirie Charles ( ?) de Montberon (armoirie 4)

Écartelé : au 1 et 4, fascé d’(argent) et d’(azur) de six pièces ; au 2 et 3, de (gueules) plain ; au bâton de… en barre brochant sur le tout.

  • Attribution : Armoirie effacée ; Montberon, Charles de
  • Position : Intérieur
  • Étage : Rez-de-chaussée
  • Pièce / Partie de l'édifice : Grande salle
  • Emplacement précis : Cheminée
  • Support armorié : Hotte de cheminée
  • Structure actuelle de conservation : In situ
  • Technique : Relief en pierre peint
  • Période : 1476-1500 ; 1501-1525
  • Dans le monument : Chalandray, château de la Motte

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