Ceaux-en-Choué, ancienne église Saint-Clément

Placée sous le vocable de Saint-Clément et dépendant de l’abbaye de Saint-Cyprien, l’ancienne église de Ceaux-en-Choué avait été construite au XIIe-XIIIe siècle (Brouillet 1865, p. 278). De taille modeste, elle faisait 17 mètres de long sur 7 de large et était formée par une seule nef rectangulaire, dont les murs avaient été cependant refaits à une époque plus récente, terminée par une abside carrée présentant une baie d’axe ogivale et une seconde fenêtre sur le côté nord (ibid.). Considérée « sans intérêt » au milieu du XIXe siècle (Le Touzé de Longuemar 1859-1861, p. 267), elle se trouvait en 1873 « dans un état de ruine si imminente que les fidèles ne peuvaient s’y réunir sans danger » (association Parvis). La décision fut ainsi prise d’abattre l’ancien édifice et d’en reconstruire un autre au même endroit. La nouvelle église fut consacrée le 3 juillet 1879 par l’évêque de Poitiers, Louis-Édouard Pie (ibid.).

Poitiers, Musée Sainte-Croix, gisants provenant de l’église de Ceaux-en-Choué (photo Cl. Brousseau).

Des quatre enfeus situés dans les murs de la nefs, deux seulement avaient conservés leurs pierres tombales dotées de gisant au milieu du XIXe siècle (Brouillet 1865, p. 278). Déjà signalés vers 1860 (Le Touzé de Longuemar 1859-1861, p. 267) et attribués à tort à des membres de la famille de la Châtre, qui ne posséda le château proche de Monts qu’à la fin du XVIIe siècle (Brouillet 1865, p. 278), ils furent sauvés au moment de la destruction de l’ancienne église et donnés à la Société des Antiquaires de l’Ouest en 1883 par le maire et le conseil municipal de Ceaux (« Communications » 1883, p. 56). Intégrés dans les collections municipales de Poitiers en 1947, ils sont actuellement exposés dans le parcours permanent du musée Sainte-Croix (inv. 947.21.31 et 32).

Sceau de Hugues de Prissay (1285), dans Eygun 1938, pl. 20.

Les deux gisants en calcaire, datant du XIIIe siècle, sont représentés en prière, vêtus d’une cotte de mailles et d’un cotte d’armes fermée à la taille par une grosse ceinture. Sur le côté gauche, ils portent l’épée et un grand bouclier. Celui du chevalier dont la tête repose sur un coussin jadis accosté par deux anges en prière ne porte plus aucune trace de l’armoirie qui y figurait (armoirie 1). En revanche, l’écu du chevalier qui pose ses pieds sur un chien porte encore des traces d’une armoirie gravée à deux bandes vivrées (armoirie 2), dans laquelle nous pouvons reconnaître les armes des Prissay, seigneurs de la Millière de 1260 à 1313, pour le moins, et vassaux des Lusignan (Eygun 1938, p. 146 et p. 241, num. 568).

Auteur : Matteo Ferrari

Bibliographie études

Brouillet Pierre Amédée, Indicateur archéologique de l’arrondissement de Civrai, Civray 1865.

« Communications », Bulletin de la Société des Antiquaires de l’Ouest, s. 3, 3, 1883-1885, p. 54-58.

Eygun François, Sigillographie du Poitou jusqu’en 1515, Poitiers 1938.

Le Touzé de Longuemar Alphonse, « Répertoire archéologique du département de la Vienne. Arrondissement de Poitiers (ville et cantons nord et sud de Poitiers) », Bulletin de la Société des Antiquaires de l’Ouest, s. 1, 9, 1859-1861, p. 219-573.

Armoiries répertoriées dans ce monument