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ARmorial Monumental du Moyen-Âge
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Amboise, château

 

Le château d’Amboise, résidence royale emblématique de la fin du Moyen Âge, a connu une histoire complexe marquée par plusieurs campagnes de construction. Initialement propriété de la maison d’Amboise, qui au XIIe siècle avait implanté une première forteresse sur l’éperon rocheux dominant la ville et la Loire (Carré de Busserolle 1878, p. 20), le château est rattaché à la couronne en 1434 à la suite de la disgrâce de Louis d’Amboise (1392-1469), accusé de complot contre Georges Ier de La Trémoïlle, le favori de Charles VII. Avec l’installation de Louis XI en Touraine dans les années 1460, notamment au château de Plessis-lès-Tours, le château d’Amboise connaît ses premières grandes transformations, visant à le transformer en un véritable palais royal. Le roi fait restaurer la forteresse et choisit d’y établir la résidence de la reine, Charlotte de Savoie, et du dauphin, le futur Charles VIII, né à Amboise en 1470 (Gaugain 2022, p. 205). Il fait édifier le logis du donjon, adossé au mur d’enceinte sud, ainsi qu’un oratoire.

Amboise, chateau, façade sur la Loire.

Sous le règne de Charles VIII, Amboise devient véritablement le siège de la cour de France. Dès leur avènement, Charles VIII et Anne de Bretagne s’installent dans le logis du donjon aménagé par Louis XI. Celui-ci est rénové en 1493-1494, et des interventions ponctuelles sont réalisées jusqu’en décembre 1496 (ibid., p. 205). Parallèlement, le roi entreprend d’importants travaux. Deux logis d’apparat voient le jour : le logis des Sept Vertus, achevé durant l’hiver 1495-1496, et un logis au nord donnant sur la Loire (ibid., p. 207). La chapelle Saint-Hubert, construite à l’emplacement de l’oratoire de Louis XI, est achevée en 1495. Le roi fait également édifier deux tours cavalières : celle de Heurtault au sud-est et celle des Minimes au nord-est. Enfin, son successeur Charles VIII initie la construction d’un logis surplombant les jardins, mais sa mort prématurée en 1498 interrompt ces travaux.

Alors que Louis XII poursuit les projets de son prédécesseur – il achève la tour Heurtault ainsi que le logis sur les jardins (Gaugain 2014, p. 108) – sous François Ier, le château d’Amboise perd peu à peu son statut de résidence royale, le souverain délaissant le site au profit d’autres demeures. Il semble n’être intervenu qu’occasionnellement pour rehausser le logis sur les jardins (Babelon 2004, p. 110). Entretenu et embelli sous les souverains suivants, le château est finalement abandonné définitivement par Henri III et subit alors un déclin progressif : transformé en prison, il est ensuite laissé à l’abandon. En 1789, un incendie détruit le logis des Sept Vertus et quatre ans plus tard les autorités révolutionnaires confisquent le château et son mobilier pour en faire un centre de détention et une caserne pour les vétérans des armées révolutionnaires (Babelon 2004, p. 145). À cette époque, l’essentiel de la décoration intérieure disparaît : lambris, cheminées, statues, peintures, ferronneries et menuiseries sont détruits ou dispersés. Redevenu propriété de la famille d’Orléans en 1815, le château d’Amboise est classé monument historique dès 1840 (POP). Il bénéficie alors d’importantes campagnes de restauration, notamment sous la direction de Victor-Marie-Charles Ruprich-Robert (1820-1887) et de son fils Gabriel. Ces travaux, réalisés entre 1874 et 1906, concernent la chapelle Saint-Hubert, le logis Charles VIII, la tour des Minimes, l’aile Renaissance et la tour Heurtault  (Gaugain 2014, p. 33).

Amboise, chateau, corps de logis sur la cour.

Aujourd’hui, l’architecture du château témoigne de cette stratification historique. Des éléments gothiques flamboyants cohabitent avec des apports Renaissance, reflétant les ambitions royales des souverains qui ont utilisé Amboise comme symbole de prestige. Cependant, la richesse décorative originelle a été profondément altérée par les effets du temps, les restaurations successives et, surtout, les destructions, notamment celles des armoiries et d’autres éléments emblématiques qui émaillaient l’intégralité des bâtiments (Gaugain 2022). En partie perdus, ces ensembles héraldiques, étroitement entremêlés à des devises, peuvent encore être reconstitués grâce aux témoignages matériels – parfois altérés par les restaurations – et aux sources documentaires. Ils se concentrent sur la tour des Minimes et sur la tour Heurtault, visibles depuis la rue, ainsi que dans les logis intérieurs du château.

Auteur : Sarah Héquette

Pour citer cet article

Sarah Héquette, Amboise, château, https://armma.saprat.fr/monument/amboise-chateau/, consulté le 01/04/2025.

 

Bibliographie études

Babelon Jean-Pierre, Le Château d’Amboise, Arles 2004.

Carré de Busserolle Jacques-Xavier, Dictionnaire géographique historique et biographique d’Indre-et-Loire et de l’ancienne province de Touraine, t. 1, Tours 1878.

Gaugain Lucie, Amboise, un château dans la ville, Tours 2014.

Gaugain Lucie, « Le décor du château d’Amboise de Charles VIII à Anne de Bretagne : monogrammes, emblématique et symbolique », dans L. Hablot, M. Metelo de Seixas, M. Ferrari (dir.), Devises, lettres, chiffres et couleurs : un code emblématique, 1350-1550, Lisbonne 2022, p. 205-219.

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