Beaumont-sur-Oise, église Saint-Laurent

Érigée sur la sommité d’une élévation de terrain en proximité de l’Oise, dans le secteur nord de la Commune et en proximité du site de l’ancien château féodal, l’église Saint-Laurent a été construite en plusieurs phases entre la seconde moitié du XIIe siècle et le début du XIIIe siècle. De cette époque datent notamment la nef, couverte seulement au XIXe siècle par des voûtes d’ogives, et les bas-côtés. La sacristie fut en revanche bâtie au XIVe siècle (Bideault, Lautier 1987, p. 62-69). Classée monument historique en 1862 (base Merimée), l’église Saint-Laurent a été restaurée d’abord pendant les années 1870, puis en 1907-1908 et en 1927 (Bideault, Lautier 1987, p. 62-69).

Beaumont-sur-Oise, église Saint-Laurent, clocher (wikipedia).

Connue pour ses remarquables chapiteaux sculptés, l’église conserve également des documents héraldiques d’un certain intérêt, malgré leur état de conservation non optimal. Ils sont situés sur l’imposant clocher carré qui flanque la façade occidentale de l’édifice. Haut d’une quarantaine de mètres, il est formé de quatre niveaux de différente hauteur, marqués à l’extérieur par des corniches marcapiano. Deux contreforts renforcent la structure sur les trois côtés libres, percés par des fenêtres en plein cintre. Au niveau du deuxième étage, des niches à dais flamboyants sont insérées dans la structure des contreforts soutenant les murs ouest et sud, celles visibles depuis la rue qui flanquait l’édifice. Destinées sans doute à porter des statues, perdues ou jamais exécutées, ces niches présentent des consoles sculptées ornées également d’éléments héraldiques (armoiries 1-2).

Celles donnant sur la place de l’église, le plus visibles aux fidèles qui s’approchaient à l’édifice pour participer aux fonctions, étaient ornées d’écus, sans doute autrefois armoriés, portés par des anges. Seulement celui de senestre (droite) est mentionné dans les études consacrées à l’église (armorie 2).

Beaumont-sur-Oise, église Saint-Laurent, clocher, détail d’une niche avec console armoriée (wikipedia).

Sur sa surface fortement dégradée, on a prétendu identifier des armes formées d’une escarcelle (bourse) accompagnée de trois coquilles, deux en chef et une en pointe, que l’on a voulu attribuer à un bourgeois ou maire de la ville (Simon 1890, p. 36 ; Vallery-Radot 1912, p. 330). L’état de conservation de la sculpture ne permet pas aujourd’hui de vérifier cette information. Nous nous limiterons toutefois à souligner que le soin avec lequel l’écu a été bûché, malgré sa hauteur, et l’emplacement des figures qui y étaient sculptées (2 et 1) laissent plutôt penser à la présence des armes du roi. Celles-ci étaient par ailleurs représentées assez souvent dans les édifices religieux bâtis sous François Ier, sans que cela n’implique nécessairement une intervention directe de la couronne dans leur construction. Il nous a été malheureusement impossible d’identifier des traces d’armoiries sur l’écu sculpté sur la console de la niche de dextre (gauche) (armoirie 1), qui a perdu sa pointe et qui semble lui aussi avoir été soigneusement martelé.

Auteur : Matteo Ferrari

ArmmA

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