Prinçay, église Saint-Gervais-et-Saint-Protais (chapelle latérale)

Documentée une première fois en 1122, l’église Saint-Gervais-et-Saint-Protais de Prinçay conserve en partie son aspect roman, même s’il a été altéré par la construction au XIIIe siècle de la voûte d’ogive du chœur et par les restaurations, plutôt invasives, réalisées entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe : reconstruction de la façade, construction du porche extérieur, remplacement des certains chapiteaux, réalisation de la voûte en berceau de lambris qui couvre la nef (Le patrimoine 2002, p. 696).

Prinçay, église Saint-Gervais-et-Saint-Protais, voûte de la chapelle seigneuriale avec écu aux armes des Tiercelin (?).

Vers la fin du XVe siècle une chapelle seigneuriale, mise sous l’invocation de Sainte Geneviève, fut ouverte sur le coté nord. Elle se compose de deux espaces distincts : l’un plus ample, directement communiquant avec la nef et doté d’autel sur la paroi est, l’autre de plus petite taille et fourni d’une cheminée (Longuemar 1859 p. 438), qui devait être utilisé par les propriétaires de la chapelle pour se défendre du froid hivernal. Deux écussons armoriés sont sculptés sur les clefs des voûtes de ces deux pièces. Celle dans l’espace plus petit est totalement vierge (armoirie 1) : elle pourrait avoir été grattée pendant la Révolution ou, plus probablement, elle était à l’origine peinte et les couleurs ont disparu par la suite. L’autre (armoirie 2), inscrite dans un cadre polylobé de bonne facture, porte les armes du fondateur de la chapelle, identifié avec François Tiercelin seigneur de la Roche-du-Maine : un écartelé, au 1 d’(argent) à deux tierces d’(azur) mises en sautoir accompagnées de quatre merlettes (ou tiercelets) de (sable) (Tiercelin) ; au 2 parti émanché de … et de … ; au 3, de … à la croix pattée et alésée de … ; au 4, écartelé de … et de … ; à l’écu burelé de … et de … en cœur (l’armoirie est orientée avec le chef en direction de l’autel dans la chapelle et a été reproduite aussi dans un croquis de Louis Charbonneau-Lassay : Loudun, Musée Charbonneau-Lassay). François Tiercelin aurait fait bâtir la chapelle par testament, soit en 1474 (Landry-Delcroix 2012, p. 281) soit en 1497 (Robuchon, 1887-1890, p. 60 ; Le patrimoine 2002, p. 697).

Auteur : Matteo Ferrari

Bibliographie études

A. de Longuemar, « Excursion archéologique dans le Loudunais », dans Bulletin de la Société des Antiquaires de l’Ouest, 9, 1859, p. 426-464.
J. Robuchon, Paysages et monuments du Poitou photographiés, IV, Paris 1887-1892.
A. Descoueyte, « Histoire du château de Chitré, 2e partie : un grand seigneur à Chitré : Charles Tiercelin de la Roche du Maine 1482-1567 », dans Bulletin de la société des Sciences de Châtellerault, 52, 1, 1993 [pag. non indiquée].
Le patrimoine des communes de la Vienne, sous la dir. de A. Guihéneuc, R. Toulouse, Paris 2002.
C. Landry-Delcroix, La peinture murale gothique en Poitou, XIIIe-XVe siècle, Rennes 2012.

Armoiries répertoriées dans ce monument