Sazilly, église Saint-Hilaire

La construction de l’église Saint-Hilaire, située dans la commune de Sazilly, remonte à la fin du XIIe siècle ou au début du XIIIe siècle (Carré de Busserolle 1884, p. 29). La nef unique à deux travées, ainsi que le chevet plat et la chapelle qui borde la deuxième travée au sud, sont entièrement couvertes de voûtes angevines sur croisée d’ogives. Malgré les modifications apportées au XIXe siècle, telles que la restauration de la voûte du chœur, l’ajout de la sacristie et le badigeonnage des parois, l’église a été relativement bien préservée et est inscrite au titre des Monuments historiques depuis 1926 (base POP).

Sazilly, église Saint-Hilaire, chapelle sud, clef de voûte aux armes de Louis Aymar.

La clef de voûte de la chapelle seigneuriale porte un écu armorié, permettant de dater la construction de cet espace au premier quart du XVIe siècle (armoirie 1). En effet, bien que la polychromie soit très vraisemblablement du XIXe ou du XXe siècle, ces armes aux trois coquilles sculptées en relief peuvent être attribuées sans incertitude aux Aymar (ou Aymard), d’après le blasonnement fourni par Jacques-Xavier Carré de Busserolle dans son Armorial général de la Touraine en 1866 (p. 90). Plus précisément elles appartiennent à Louis Aymar qui, initialement seigneur de la Roche-aux-Enfants, devient seigneur de Sazilly à la suite de son mariage avec Louise, fille de Raoul de Sassay, seigneur de Sazilly décédé en 1507 (Carré de Busserolle 1884, p. 29).

Dans un aveu daté de 1523, adressé au seigneur de l’Île-Bouchard, Louis Aymar dresse l’état de toutes ses possessions, mentionnant par cette occasion la chapelle qu’il avait ajouté à l’église, où aucun des seigneurs précédents de Sazilly n’avait été encore enterré. Cette déclaration témoigne de la volonté de Louis Aymar d’affirmer son autorité et de se démarquer de ses prédécesseurs. Il rappelle également ses droits de prééminence en tant que fondateur et bienfaiteur, ainsi que son droit de sépulture et de haute justice sur l’église paroissiale (ibid, p. 29-30). Par conséquent, bien que les armes sur la clef de voûte soient la seule manifestation héraldique de l’empreinte de Louis Aymar, il est plausible qu’il ait également commandé la réalisation d’une litre funéraire sur le pourtour des murs intérieurs de l’église – dont il ne reste cependant aucune trace –, conformément au privilège accordé aux seigneurs fondateurs dans la France de l’Ancien Régime (Zwingenberger 2020, p. 57).

Auteur : Sarah Héquette

ArmmA

Rechercher dans le site

Recherche héraldique

Recherche par index

Recherche par thème

Recherche avancée