Piquecos, église Saint-Félix

L’église paroissiale de Piquecos, petit village de Tarn-et-Garonne implanté au sommet des coteaux qui surplombent la vallée de l’Aveyron aux portes de Montauban, est dédiée au pape et martyr saint Félix II. A l’origine dépendante du diocèse de Cahors, elle est située depuis 1808 dans le diocèse de Montauban. La première mention de cet édifice, bâti en contrebas du coteau dans la pente naturelle, remonte au début du XIIe siècle : Raymond-Arnaud de Piquecos donne vers 1100 l’église Saint-Félix au chapitre cathédral de Cahors (Moulenq 1880, p. 198).

Piquecos, église Saint-Félix, vue générale de la nef et du chœur (© E. Moureau).

Il semble que les évêques de Cahors se soient emparés de cette église : en 1272, Barthélémy de Roux règle en effet la question de la dîme de la paroisse de Piquecos avec l’abbé du monastère bénédictin Saint-Théodard de Montauriol. Son successeur, Raymond de Cornil, unit en 1288 l’église Saint-Félix à l’écolâtre du chapitre cathédral de Cahors mais garde la présentation du desservant au profit du chapitre cathédral. Finalement, Bertrand de Cardaillac, évêque de Cahors, donne cette église à son chapitre en 1359. Les droits de l’écolâtre du chapitre sont transmis par la suite au collège Pèlegry de Cahors, puis au collège Saint-Martial de Toulouse, suite à l’union de ces deux établissements en 1751 (ibid., p. 198-199).

L’église Saint-Félix, construite en briques au XIVe siècle, comporte une nef unique à trois travées voûtées d’ogives et un chœur à cinq pans coupés. Des travaux de réaménagement sont réalisés au XIXe siècle : une demie travée est rajoutée à la nef, tandis que le clocher et la façade occidentale sont rebâtis par l’architecte Couderc en 1809 (base POP). A la fin du XIXe siècle, le sol de la nef est remonté d’environ deux mètres et une partie des voûtes reconstruites. En 1888, l’ensemble de l’édifice est décoré de peintures murales réalisées par le peintre Louis Cazottes (Gayne 1978, p. 182).

Des chapelles latérales s’ouvrent dans les deux premières travées de la nef, tandis que la troisième n’en accueille qu’une seule au sud. La seconde chapelle sud, se terminant par une absidiole à pans coupées, constitue la chapelle seigneuriale des Prés (ou Prez/Desprez), qui ont possédé Piquecos de 1363 (Forestié 1890, p. 547) à 1619, comme en témoigne la clé de voûte aux armes de la famille (Dubuisson 1757, p. 208 : sous de Lettes Quercy, issus de la même famille) (armoirie 1). La présence d’une crosse d’évêque et d’une mitre permet d’attribuer l’armoirie à Jean des Prés, évêque de Montauban (1519-1539), qui, pendant son mandat, est donc intervenu pour la construction de la chapelle familiale. La polychromie de l’écu, soutenu par deux anges nus, et la dorure des ornements extérieurs de l’armoirie et des autres reliefs de la clé de voûte datent de 1888. C’est sans doute à ce moment que les couleurs de l’armoirie ont été inversées et que les trois bandes de gueules d’origine sont devenues d’or.

Auteur : Emmanuel Moureau

ArmmA

Rechercher dans le site

Recherche héraldique

Recherche par index

Recherche par thème

Recherche avancée