Céré-la-Ronde, église Saint-Martin (presbytère)

L’église Saint-Martin, dont les voûtes sont ornées de clés armoriées probablement sculptées au sein d’un même chantier daté de la construction de l’édifice, est flanquée d’un presbytère, classé au titre des Monuments historiques en 1969 (Mérimée), dont le corps de bâtiment est située dans le prolongement de la façade ouest de la paroissiale. Une tourelle d’escalier, collée à sa façade ouest, donne accès aux étages supérieurs. Sa porte est ornée d’un linteau timbré d’un écu en chanfrein (armoirie 1) entouré d’une guirlande végétale, au-dessus duquel est sculptée une coquille Saint-Jacques accompagnée de volutes et d’accolades, typique de la première Renaissance tourangelle.

L’écu a été bûché et il est aujourd’hui impossible d’identifier les armes qui y étaient représentées. S’il était naturel de s’attendre à cet endroit la présence de l’armoirie du commanditaire de l’édifice, nous devrions reconnaître que celui-ci n’appartenait pas aux seigneurs de Montpoupon. A la pointe de l’écu on distingue en effet un cœur, motif héraldique étranger aux armes des de Prie, mais qui est également visible à d’autres endroits dans l’église Saint-Martin. J.-X. Carré de Busserolle (1879, p. 56) attribue ces cœurs héraldiques sculptés (mais isolés) sur les ventaux de la porte septentrionale de l’église, tout comme sur les clefs de voûte des deuxièmes travées des collatéraux nord et sud, aux armoiries de l’abbaye voisine d’Aiguevives (qui portait un cœur enflammé tenu par une main et transpercé d’une flèche). Il s’agit toutefois d’une hypothèse erronée comme R. Ranjard l’a déjà signalée (Ranjard 1986, p. 239). En effet, la composition de l’armoirie visible dans le presbytère ne correspond pas à celle des armes de l’abbaye et aucun rapport entre les deux institutions religieuses n’est documenté.

Auteur : Sarah Héquette

Armoiries répertoriées dans ce monument