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ARmorial Monumental du Moyen-Âge
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Flamarens, ancienne église Saint-Saturnin (Sainte-Germaine)

 

Flamarens, village situé dans le nord-est du département du Gers, conserve une église dédiée primitivement à saint Saturnin, évêque de Toulouse, aujourd’hui à sainte Germaine. Elle est située à l’intérieur du bourg, à proximité immédiate du château. Une église de Flamarens est citée comme possession de l’abbaye Saint-Pierre de Moissac dans une bulle du pape Jean XVI datée de 995-996 : elle était adressée au comte de Gascogne Guillaume Sanche afin de l’inviter à convaincre le vicomte de Lomagne Arnaud Odon de restituer cette église et celle de Saint-Martin d’Orriol au monastère quercynois, car il les possédait injustement (Mousnier 2020, p. 35). Cet édifice se situait toutefois semble-t-il à l’emplacement du cimetière actuel, à l’est du village.

Flamarens, église Saint-Saturnin, vue générale depuis le nord (© E. Moureau).

L’église actuelle, inscrite au titre des Monuments Historiques en 1993 (base POP), a été reconstruite à la fin du XVe siècle, contre le château féodal. Le mur gouttereau nord de l’édifice, associé à une tour ronde accolée au clocher-mur, servait d’enceinte au fort villageois, refuge de la population en cas d’attaque, aménagé entre la façade ouest de l’église et le château. Devenu seigneur de Flamarens en 1472 à la mort de son frère ainé Bertrand, Jean de Grossoles y fonde une chapelle et un caveau funéraire pour lui et sa famille (La Chenaye Desbois 1866, col. 924), à laquelle la seigneurie de Flamarens appartenait depuis la fin du XIVe siècle (« Généalogie… » 1857, p. 399-400).

Flamarens, église Saint-Saturnin, détail du portail nord (© E. Moureau)..

L’église est semble-t-il agrandie entre 1521 et 1543, dates de l’épiscopat d’Herrard de Grossoles, évêque de Condom et achevée en 1545, comme en témoigne la date portée sur un cartouche sculpté sur l’entablement du portail nord. Durant les guerres de Religion, l’église subit des dommages importants, notamment l’effondrement des voûtes de la nef et du chœur. Pauvrement restauré au XVIIe siècle, le bâtiment est jugé en mauvais état dans une enquête diligentée en 1845 par le diocèse d’Auch. Ce n’est qu’en 1891 que le conseil de fabrique missionne l’architecte agenais Pinêtre pour effectuer d’importants travaux de restauration : réalisation de voûtes d’ogives en briques supportées par des piliers en pierre dans la nef et le chœur, reprise des baies du chevet, peinture de l’ensemble de l’édifice et confection de nouveaux vitraux. Le chantier démarre en 1894 et les travaux sont réceptionnés en 1898, mais en 1957 un glissement de terrain entraine la disparition de la sacristie et de la chapelle sud de l’église. Puis, en 1970, les voûtes de la nef s’effondrent et entrainent la charpente et la toiture. Enfin, le voûtement du chœur cède en 1983, tandis que le mur gouttereau sud s’écroule en 2004. Le clocher est ainsi conforté en 2013 et la nef reçoit une nouvelle couverture en 2019.

L’église est bâtie suivant un plan simple : une nef unique à quatre travées, flanquée de chapelles étroites entre les contreforts ; un chœur à cinq pans, largement ouverts de grandes baies à remplages. Des éléments héraldiques marquent l’édifice : datant du XVIe siècle, ils sont visiblement en connexion aux travaux dont l’église a fait l’objet à cette époque. Un premier écu armorié (armoirie 1), probablement en forme de chanfrein, est placé sous un larmier en forme de tympan au-dessus du portail nord, celui-ci formé par un arc en plein cintre mouluré, surmonté d’un entablement et flanqué de deux colonnes à chapiteaux. Etant la pierre totalement rongée par les agents atmosphériques, l’armoirie qui y était représentée n’est aujourd’hui plus lisible.

Anges soutenant les armes de Herrard de Grossoles. Flamarens, église Saint-Saturnin (© E. Moureau).

L’état de conservation de la sculpture située au revers du portail est en revanche bien meilleur. Placée sur une console, elle a été visiblement encastrée à cet endroit dans un deuxième temps, mais son emplacement originel n’est pas connu : elle semblerait toutefois provenir du clocher. On y voit deux anges qui soutiennent un écu écartelé (armoirie 2) timbré d’une crosse et d’une mitre et accompagné d’un phylactère sur lequel est gravé le mot « Sucipe servuum tuum i(n) bonum » dérivé du Psaume 118 (v. 122). Il s’agit sans doute des armes du susmentionné évêque Herrard de Grossoles, puisque l’armoirie de sa famille est facilement identifiable aux 1 et 3 (La Chenaye Desbois 1866, col. 923 ; Dubuisson 1757, p. 175). En revanche, le tranché qui l’accompagne demeure suspecte. Si, d’un coté, la remise en couleurs récente de l’écu laisser planer un doute sur son aspect d’origine, de l’autre, il faudra signaler qu’aucune trace d’armoiries tranchées n’est visible sur les armes écartelées de Herrard de Grossoles et de son frère représentées dans la cathédrale de Condom. A défaut de documents iconographiques plus probants, nous pouvons émettre l’hypothèse que, dans cet écartelé, les armes des Grossoles étaient associées à celles de la mère de Hérard (Agnès d’Abzac) ou de ses grands-mères (Madeleine de Saguenville et Agnès de Montlouis) sur la base d’un usage héraldique bien établi.

Auteur : Emmanuel Moureau

Pour citer cet article

Emmanuel Moureau, Flamarens, ancienne église Saint-Saturnin (Sainte-Germaine), https://armma.saprat.fr/monument/flamarens-ancienne-eglise-saint-saturnin-sainte-germaine/, consulté le 21/11/2024.

 

Bibliographie sources

Dubuisson Pierre-Paul, Armorial des principales maisons et familles du royaume, Paris 1757.

Bibliographie études

« Généalogie de la maison de Grossoles », Revue d’Aquitaine, 1857, t. 2, p. 399-400.

La Chenaye Desbois François Alexandre de, Badier Aubert La Chenaye Desbois de, Dictionnaire de la noblesse de France, t. 9, Paris 1866.

Mousnier Mireille, La Gascogne toulousaine aux XIIe-XIIIe siècles : Une dynamique sociale et spatiale, Toulouse 1997.

Photographies du monument

Armoiries répertoriées dans ce monument

Flamarens, ancienne église Saint-Saturnin (Sainte-Germaine). Armoirie illisible (armoirie 1)

De…

  • Attribution : Armoirie effacée ; Armoirie illisible
  • Position : Extérieur
  • Pièce / Partie de l'édifice : Mur exterieur
  • Emplacement précis : Portail
  • Support armorié : Pierre sculptée
  • Structure actuelle de conservation : In situ
  • Technique : Relief en pierre
  • Période : 1501-1525 ; 1526-1550
  • Dans le monument : Flamarens, ancienne église Saint-Saturnin (Sainte-Germaine)

Flamarens, ancienne église Saint-Saturnin (Sainte-Germaine). Armoirie Herrard de Grossoles (armoirie 2)

Ecartelé : au 1 et 3, d’(or) au lion de (gueules) lampassé issant d’une campagne ondée d’(argent), au chef d’(azur) à trois étoiles d’(or) (Grossoles) ; au 2 et 4, de…

  • Attribution : Grossoles Herrard de
  • Tenants / Supports : Deux anges
  • Timbre : Une mitre ; Une crosse épiscopale/d'abbé
  • Devise : Suscipe servuum tuum in bonum.
  • Position : Intérieur
  • Pièce / Partie de l'édifice : Inconnue
  • Emplacement précis : Inconnu
  • Support armorié : Inconnu
  • Structure actuelle de conservation : Déplacée dans le même monument
  • Technique : Sculpture en pierre
  • Période : 1501-1525 ; 1526-1550
  • Dans le monument : Flamarens, ancienne église Saint-Saturnin (Sainte-Germaine)

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