Baulne-en-Brie, église Saint-Barthélemy

L’église de Baulne-en-Brie, village construit à flanc de colline, date des XIIe^–XIIIe siècles et arbore une architecture gothique simple qui se caractérise par un chevet plat percé d’un triplet. La longueur des croisillons est identique à la largeur de la nef. Situé en proximité d’une maison forte, aujourd’hui transformée, l’édifice est classé depuis le 5 décembre 1908.

Le croisillon nord de l’église conserve la pierre tombale d’un seigneur du village, Guillaume de Baulne, mort en 1255. Il est représenté en prière, couché, la tête reposant sur un coussin. Il porte un riche manteau doublé de vair sur une longue tunique fermée par une ceinture dont l’extrémité descend jusqu’aux pieds, lesquels reposent sur deux chiens couchés. Les armes du défunt figurent sur un écusson placé dans l’espace laissé libre entre les pieds du gisant (armoirie 1). Une légende courre le long des bords de la dalle et sur le trilobe qui encadre la tête et les épaules du personnage.

Tombeau de Guillaume de Baulne. Baulne-en-Brie, église Saint-Barthélemy.

La gravure de la figure, assez profonde, laisse entrevoir l’usage d’un mastic, aujourd’hui disparu, mais peut-être coloré par endroits, notamment sur l’armoirie. Les armoiries se divisent en trois parties : trois oiseaux becqués figurent en chef, la bande est ornée de trois meules, tandis que la partie inférieure semble avoir présenté un émail ou un métal plain, qu’il est aujourd’hui impossible d’identifier.

Cette belle pierre tombale demeure un témoigne important de l’existence d’une noblesse locale sans doute liée à d’autres familles secondaires, telles les seigneurs de Connigis village situé tout proche, et nous offre une attestation rare de leur héraldique dans une phase relativement précoce (dans l’iconographie « monumentale », les représentations héraldiques ne deviennent plus fréquentes qu’à partir du deuxième quart du XIIIe siècle).

Auteur : Jean-Luc Liez

Armoiries répertoriées dans ce monument