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ARmorial Monumental du Moyen-Âge
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Brux, église Saint-Martin

 

Bâtie dans les années 1023-1030 sous l’initiative de Hugues de Lusignan et de son épouse Adearde (Monsabert 1936, p. 171-171), à la fin du XIe siècle l’église Saint-Martin de Brux rentre parmi les propriétés de l’abbaye de Nouaillé et est mise sous la protection du Saint-Siège par la bulle de pape Gélase III du 23 octobre 1118. Une reconstruction de l’édifice eu probablement lieu dans la seconde moitié du XIIe siècle. Au-dessus du portail méridional, une inscription est gravée dans la pierre portant le millésime MCLXXI ET NONUS, interprété comme novembre 1171 (Favreau, Michaud 1975). Aucune modification significative à été apportée par la suite, à l’exception de la reprise du clocher vers 1810 et la construction vers 1875-1880 d’une nouvelle sacristie contre l’élévation nord du chœur (base Gertrude).

Brux, église Saint-Martin.

À l’intérieur, la nef flanquée de deux collatéraux donne sur un chevet à travée droite. Légèrement désaxé par rapport à la nef, il termine dans une abside couverte en cul-de-four. Le chevet est éclairé par deux fenêtres, dont celle axiale datant de l’âge roman. Une deuxième fenêtre en forme d’ogive fut ouverte dans un deuxième temps, de toute évidence pour apporter plus de lumière à l’intérieur de l’édifice. Ornée, à l’extérieur, d’un réseau en pierre de style flamboyant, elle pourrait dater de la seconde moitié du XVe siècle. L’écusson gravé sur le côté gauche de l’embrasure porte probablement les armes du donateur de cette intervention architecturale (armoirie 1). La forme arrondie de l’écu vient en effet à soutien d’une datation à la seconde moitié du XVe siècle.

Malheureusement, pour le moment il n’a pas été possible d’identifier cette armorie, qui aurait pu appartenir à la famille qui détenait la seigneurie du village : le droit de moyenne et basse justice appartenait dépendaient, d’abord, aux seigneurs du fief de la Touche-Bouchereau, puis, à ceux de Couhé-Vérac (Sandret 1872, p. 482).

Armoirie gravée dans l'embrasure d'une fenêtre. Brux, Eglise Saint-Martin, chevet.

Armoirie gravée dans l’embrasure d’une fenêtre. Brux, église Saint-Martin, chevet.

C’est justement l’armoirie des Saint-Georges, seigneurs de Couhé-Vérac, qui est reproduite sur la litre funéraire, datée du début XVIIIe siècle, qui court sur les murs de la nef. En 1700 la famille fut en effet autorisée à remplacer la litre des Montalembert qui avaient été les précédents seigneurs de Brux (il s’agissait probablement des Tyron-Motalembert). Ceux derniers étaient rentrés en possession de Brux avec André de Montalembert en 1541 (Sandret 1872, p. 484). L’armoirie gravée ne correspond pas pourtant ni aux armes de Montalembert (d’argent à la croix ancrée de sable), ni à celles des Tryon-Montalembert qui hérita par mariage la seigneurie (écartelé : au 1 et 4 d’argent à deux jumelles d’azur en bande accompagnée en chef d’une croisette ancrée de gueules ; au 2 et 3 : d’argent à la croix ancrée de sable). À l’époque où la fenêtre fut aménagée, la seigneurie passa, d’abord, aux Chaunay, puis aux Foucault (Sandret 1872, p. 484) : même les armes de ces deux familles ne correspondent pas toutefois à celle gravée sur la fenêtre.

Si la réalisation d’écus armoriés gravés dans la pierre ou dans le bois n’est pas rare (voir les poutres de l’église Saint-André à Alet-les-Bains), il faudra noter que les traces d’outil visibles, dans l’église de Brux, sur la surface de la pierre attestent que l’armoirie fut retravaillée.

Linteau armorié remployé. Brux, Eglise Saint-Martin, sacristie.

Linteau armorié remployé. Brux, église Saint-Martin, sacristie.

Il est pourtant difficile à estimer si la surface fut simplement grattée à l’aide d’une gradine (pour effacer des figures ou des couleurs ?) ou si des modifications plus importantes ont été apportées (le fond de l’écu a été raclé au ciseau) (Thierry Gregor, communication orale).

Un deuxième écu (armoirie 2), désormais dépourvu de figurations héraldiques, est visible sur le mur est de la sacristie construite dans les années 1875-1880 et agrandie en 1897 (base Gertrude). Il est sculpté sur un fragment de linteau de porte, orné d’une accolade, remployé dans la nouvelle construction mais dont la provenance est inconnue.

Auteur : Matteo Ferrari

Pour citer cet article

Matteo Ferrari, Brux, église Saint-Martin, https://armma.saprat.fr/monument/eglise-saint-martin-brux/, consulté le 21/11/2024.

 

Bibliographie sources

P. de Monsabert, Les chartes de l’abbaye de Nouaillé, Poitiers 1936 (Archives historiques du Poitou, 49).

Bibliographie études

L. Sandret, « Le marquisat de Couhé-Vérac en Poitou », dans Revue historique nobiliaire et biographique, n. s., 7, 1872, p. 481-493.

R. Favreau, J. Michaud, Corpus des inscriptions de la France médiévale, t. I-2, Département de la Vienne (excepté la ville de Poitiers), Poitiers 1975.

Photographies du monument

Armoiries répertoriées dans ce monument

Brux, église Saint-Martin. Armoirie inconnue (armoirie 1)

De… à trois fasces de…

  • Attribution : Armoirie inconnue
  • Position : Intérieur
  • Pièce / Partie de l'édifice : Chevet
  • Emplacement précis : Fenêtre
  • Support armorié : Embrasure
  • Structure actuelle de conservation : In situ
  • Technique : Image gravée
  • Période : 1451-1475 ; 1476-1500
  • Dans le monument : Brux, église Saint-Martin

Brux, église Saint-Martin. Armoirie vierge (armoirie 2)

De…

  • Attribution : Armoirie vierge
  • Position : Extérieur
  • Étage : Inconnu
  • Pièce / Partie de l'édifice : Inconnue
  • Emplacement précis : Porte
  • Support armorié : Accolade
  • Structure actuelle de conservation : Déplacée dans le même monument
  • Technique : Relief en pierre
  • Période : 1451-1475 ; 1476-1500
  • Dans le monument : Brux, église Saint-Martin

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