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ARmorial Monumental du Moyen-Âge
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Castelsagrat, église Notre-Dame de l’Assomption

 

La bastide de Castelsagrat se situe en Quercy blanc, dans le nord-ouest du département de Tarn-et-Garonne. Si l’occupation anthropique du site semble ancienne, les sources conservées ne remontent pas au-delà du XIIIe siècle. En 1270, Alphonse de Poitiers, comte de Toulouse, accorde une charte de coutumes (Rebouis 1887, p. 82) aux habitants du bourg, qui élisent depuis lors huit consuls (réduits à quatre au XVe siècle). En 1287, Castelsagrat est cédé par Philippe IV le Bel au roi Edouard Ier d’Angleterre, qui accorde en 1290 une nouvelle charte de coutumes (Moulenq 1885, p. 203). Le village est âprement disputé durant la guerre de Cent Ans entre Anglais et Français et, en 1360, est donné par le roi Edouard III d’Angleterre à Gausbert de Beauville, dont les descendants la conservent jusqu’à la Révolution.

Castelsagrat, église Notre-Dame de l’Assomption, vue de la nef vers l’abside.

La place à couverts et les maisons qui l’entourent, la plupart du XIIIe siècle (Garrigou-Grandchamp, Napoléone 2016), témoignent encore aujourd’hui de l’essor de la bastide. Au cœur du village se trouve également l’église Notre-Dame de l’Assomption, qui n’est à l’origine qu’une annexe de l’église rurale de Saint-Michel d’Ursaud, siège originel de la paroisse (Gayne 1978, p. 32-33). Ce n’est qu’en 1774 que les deux églises sont réunies en une seule paroisse avec Castelsagrat comme chef-lieu (Moulenq 1885, p. 211), dont l’étendue n’excède pas les limites de la bastide. L’édifice, bâti en pierre calcaire locale, remonte à la fin du XIIIe siècle. Il présente un large vaisseau unique, avec six chapelles latérales, terminé par un chevet plat. Précédé d’un perron de six marches, le portail occidental, en arc en tiers-point, date de cette époque : il est surmonté d’une quadruple voussure dont les arcs retombent sur des chapiteaux feuillagés et des colonnettes à tores et listels. Un second portail contemporain, similaire mais plus modeste, s’ouvre au nord. Les chapelles latérales sont en revanche successives et ont été rajoutées aux XVe et au début du XVIe siècles, tandis que le clocher barlong, en partie rabaissé au XVIe siècle, a été rebâti au XVIIe siècle avec l’adjonction d’un pignon triangulaire qui surmonte une série de trois baies campanaires. Le voûtement de la nef, détruit lors des guerres de Religion, a été rétabli en 1880 par l’architecte Théodore Olivier. A cette même époque, l’intérieur de l’église a été peint et doté d’un décor de style néo-gothique.

Clef de voute aux armes de Béarn. Castelsagrat, église Notre-Dame de l’Assomption.

Un seul élément héraldique orne aujourd’hui l’édifice. Dans la dernière chapelle nord, la clé de la voûte à croisées d’ogives originelle est sculptée d’un écu entouré d’une couronne de feuilles et de fruits – une solution typique de l’héraldique monumentale de la Renaissance reprise de l’art italien du XVe siècle – d’où émergent un angelot et un lézard (armoirie 1). Au centre de l’écu se reconnaissent les deux vaches de la famille de Béarn (base Sigilla), même si elles sont figurées contournées et non clarinées et sont habillées d’une polychromie erronée, sans doute datant de la fin du XIXe siècle. L’armoirie appartiendrait plus précisément à Jeanne de Béarn (1490-1555), mariée le 12 novembre 1508 avec François de Galard, seigneur de Brassac (Noulens 1876, p. 1081). Cette présence héraldique peut s’expliquer par les liens que les Galard entretenaient avec l’église de Castelsagrat, comme le prouve le fait que Jean de Galard légua par testament cinq sols à la paroisse en 1448 (Moulenq 1885, p. 212).

Auteur : Emmanuel Moureau

Pour citer cet article

Emmanuel Moureau, Castelsagrat, église Notre-Dame de l’Assomption, https://armma.saprat.fr/monument/castelsagrat-eglise-notre-dame-de-lassomption/, consulté le 20/04/2024.

 

Bibliographie études

Gayne Pierre, Dictionnaire des paroisses du diocèse de Montauban, Montauban 1978.

Garrigou-Grandchamp Pierre, Napoléone Anne-Laure, « Les demeures du XIIIe siècle dans la bastide de Castelsagrat (Tarn-et-Garonne) », Mémoires de la Société archéologique du Midi de la France, 76, 2016, p. 75-116.

Moulenq François, Documents historiques sur le Tarn-et-Garonne, t. 3, Montauban 1885.

Noulens Joseph, Documents historiques sur la maison de Galard, t. 5, Paris 1876.

Rebouis Hippolyte-Emile, « Coutumes de Castelsagrat », Bulletin de la Société Archéologique de Tarn-et-Garonne, 15, 1887, p. 82-116.

Photographies du monument

Armoiries répertoriées dans ce monument

Castelsagrat, église Notre-Dame de l’Assomption. Armoirie Béarn (armoirie 1)

(D’or) à deux vaches contournées (de gueules) accornées (et clarinées d’azur).

  • Attribution : Béarn famille ; Béarn Jeanne de ; Armoirie repeinte
  • Position : Intérieur
  • Pièce / Partie de l'édifice : Chapelle latérale nord
  • Emplacement précis : Voûte
  • Support armorié : Clef de voûte
  • Structure actuelle de conservation : In situ
  • Technique : Relief en pierre peint
  • Période : 1501-1525 ; 1526-1550
  • Dans le monument : Castelsagrat, église Notre-Dame de l’Assomption

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